Les habitants de la cité OPGI (116 logements), au chef-lieu des Ouadhias, sud de Tizi Ouzou, ne savent plus à quelle autorité se plaindre. Et pour cause. Des eaux usées stagnantes forment une grande flaque devant l’entrée de leur immeuble depuis plus d’un mois. «Depuis le branchement des descentes d’eau à partir des balcons, les conduites d’assainissement qui ont été obstruées ont éclaté. Du coup, les eaux usées ne sont plus évacuées et finissent par remonter et former une flaque devant notre immeuble.
Non seulement des odeurs nauséabondes nous sont imposées mais il faut aussi chausser des bottes pour pouvoir traverser. Cela sans parler des nuées d’insectes, qui envahissent nos maisons», se plaignent les habitants de cette cité. Et d’ajouter: «Nous avons interpellé les services de l’APC et ceux de l’OPGI, en vain. A cet effet, nous demandons aux responsables concernés de procéder à la réparation et au curage de la conduite pour nous épargner cette pestilence et les risques encourus, car nos enfants n’ont aucun autre espace où jouer.» A signaler également que dans cette cité qu’on surnomme «Les halls», le cadre de vie est des plus repoussants.
En plus de l’insalubrité générale, où les ordures, les sachets noirs et toutes sortes de déchets trouvent refuge, les ruelles et les accès ne sont pas bitumés. Quant aux rez-de-chaussée, ils ne sont toujours pas finalisés et constituent l’espace favori des malfrats. Pour sa part, l’éclairage public non généralisé aide à créer un climat de peur chez les habitants, notamment la nuit. Par ailleurs, ces derniers sont malmenés par la poussière et en hiver, ils pataugent dans la gadoue. Aussi, certains foyers ne sont raccordés ni au réseau du gaz ni à celui de l’électricité. Un peu plus loin, au niveau de la cité des 200 Logements, le constat est pire, car le promoteur immobilier qui les a construits n’a pas mené son projet à terme. Les habitations ne sont, notamment, pas raccordées au réseau électrique.
Du coup, les fils électriques, telle une toile d’araignée, pendent, menaçant la sécurité des habitants dont les enfants, à tout moment, peuvent être carbonisés par une décharge électrique. En plus des espaces non aménagés, les amas de terre et de gravas sont toujours sur les lieux et obstruent les accès. «Le promoteur a pris notre argent et a disparu. Les responsables concernés sont appelés faire le nécessaire pour l’inciter à achever les travaux de VRD et nous brancher à l’électricité, comme convenu dans nos contrats d’achat», ont demandé les locataires. Pour aggraver la situation, le talweg recevant les eaux usées d’une partie du chef-lieu se trouve à quelques mètres des habitations.
Les odeurs nauséabondes, la multiplication des insectes, des rats, des reptiles et autres animaux errants sont alors légion. La situation se complique davantage en hiver puisque le talweg déborde sur la cité et oblige les habitants à ne pas sortir de chez eux, en attendant son retour dans son lit. Parfois, ils installent des madriers pour pouvoir sortir. Mais les vieux et les enfants restent cloîtrés chez eux. A signaler qu’un projet d’ovoïde est inscrit à l’indicatif de la commune depuis 2006 pour une enveloppe financière initiale de 11 milliards. Mais à ce jour, rien n’a été fait au grand dam des habitants.
H. T.