Depuis le 22 février dernier, date du début des marches populaires, les habitants de la wilaya de Bouira ont renoué avec certaines pratiques d’intérêt général. En effet, désormais, si le vendredi est consacré aux marches populaires, le samedi est devenu une journée de nettoyage et d’embellissement des cités. Hier encore, aussi bien au chef-lieu de wilaya qu’à Lakhdaria et Raffour, des actions de nettoyage ont été organisées par des jeunes volontaires.
«Nous avons préparé depuis une semaine cette action pour ce samedi (ndlr, hier)», déclarait Hichem, un jeune des 250 logements, en soulignant que de nombreux résidents de ce quartier ont été ravis de contribuer à cette opération. Ainsi, des sacs-poubelle, des gants et même des pots de peinture ont été achetés pour redonner un visage neuf à ce quartier.
Au niveau de Raffour, les jeunes bénévoles ont également initié un volontariat de nettoyage des rues et ruelles du village, sous le regard admiratif de leurs aînés, qui ne se font pas prier pour collaborer. Ces derniers se félicitent de cet élan de solidarité qui dénote que les valeurs ancestrales de solidarité sont bien transmises aux jeunes générations : «Nous devons impérativement transmettre les rudiments de la vie en communauté à nos enfants si nous souhaitons préserver le cadre de vie du village.
La propreté est l’une des bases du savoir-vivre pour évoluer dans un environnement sain», indique un des sages de Raffour. Même topo à Lakhdaria où depuis plus d’un mois, beaucoup de quartiers se sont métamorphosés grâce à une mobilisation sans précédant de leurs habitants. D’autres grandes villes, à l’instar d’Aïn Bessem et Sour El-Ghozlane, sont également concernées par cet éveil collectif de civisme et de citoyenneté à travers le territoire de la wilaya.
En effet, partout où il est possible de les implanter, des arbrisseaux sont mis sous terre, les bordures de trottoirs sont repeintes et les détritus sont récoltés et mis dans les bacs prévus à cet effet. Cependant, et de l’avis de nombreux bénévoles, les bacs à ordures ne sont pas disponibles en quantités suffisantes dans les localités, de même pour les corbeilles accrochées aux poteaux électriques ou aux arbres.
Toutefois, ces carences ne sont pas faites pour décourager les jeunes, qui se sont découvert une réelle passion pour l’écologie et l’embellissement et de leurs quartiers et cités. Une initiative qui, depuis plus d’une année, touche l’ensemble des villages kabyles, avec la réalisation de fresques et la plantation d’arbres, notamment aux abords des écoles primaires.
Hafidh Bessaoudi