Il y a un phénomène social qui s’est amplifié ces derniers temps chez nous et qui concerne le travail des enfants lequel va crescendo. En effet, ils sont essentiellement des élèves des différents paliers du secteur de l’éducation qui mettent à profit les vacances scolaires d’été, entre autres, pour se faire du fric, en exerçant de petits métiers, en travaillant pour leur compte ou en étant exploités parfois à fond et à des revenus bas par des employeurs avides, lesquels trouvent en eux une main-d’œuvre corvéable et exploitable à souhait comme dans les marchés des fruits et légumes, les cafés, les fast-food, etc. Eh oui, il y a des élèves qui ne perdent pas leur temps aussitôt que les vacances scolaires pointent du nez.
Dans la région de la vallée du Sahel, pour ne citer que celle-ci, des enfants et adolescents, qui n’ont pas encore atteint l’âge de travailler, s’improvisent marchands de fruits et légumes que ce soit dans les marchés hebdomadaires ou sur les accotements des routes. On les trouve également dans les restaurants, les pizzerias, ou fast-food en train de faire des corvées comme l’épluchage des pommes de terre, le nettoyage de la vaisselle, du sol,… Des besognes avilissantes avec une rémunération misérable qui en dit long sur les employeurs qui les exploitent à fond sans aucune pitié.
Beaucoup de ces enfants vous diront qu’ils en ont marre de se rouler les pouces durant leurs vacances scolaires, à ne rien faire. « Moi, au lieu de rester les bras croisés à regarder le temps passer, je cherche un travail pour m’occuper et gagner un peu d’argent en attendant la rentrée scolaire. » dit sans sourciller un adolescent de 15 ans. Sur les accotements des routes nationales, à l’image des RN 5, 15 et 26, des enfants et des adolescents aménagent des étals des fruits et légumes pour s’adonner au commerce.
Des automobilistes de passage marquent des haltes pour s’approvisionner de ces étals tenus par ces enfants qui ont beaucoup d’entrain et surtout une vraie verve qui leur permet de taper dans l’œil des clients. Ainsi donc, le travail des enfants prend des proportions inquiétantes, que ce soit dans la vallée du Sahel ou partout ailleurs, ce qui dénote de la paupérisation de pans entiers de notre société avec la poursuite de la dégringolade du pouvoir d’achat.
Y. S.