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Assi Youcef : Hommage à Ahmed Cheballah et Bouiri Boualem

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La commune d’Assi Youcef, dans la daïra de Boghni, a été mardi, au rendez-vous avec les héros qui ont marqué son histoire et celle de l’Algérie par le sang, et ce à l’occasion du 57ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. Ce mardi 1er Novembre 2011, a été en effet, une journée particulière pour la localité d’Ath Si Youcef, où d’importantes festivités ont été organisées par l’APC, en collaboration avec l’organisation nationale des moudjahiddines ONM. Il s’agit d’un vibrant hommage qui a été rendu à deux grandes figures de l’histoire de la région, en particulier, et de l’Algérie, en général, en l’occurrence les Chahid, Ahmed Cheballah dit Si zoubir et Bouiri Boualem dit Si Youcef. Ces deux combattants, auxquels la vie a réservé un sort commun celui de tomber aux champs d’honneur hors de chez eux. Le premier, natif d’Assi Youcef, a combattu l’ennemi pendant la guerre de la libération nationale à Bechar et y mourra. Le second, originaire de Bordj Menaïel, est tombé au champ d’honneur dans cette région qui l’a honoré en portant son nom, à savoir la commune d’Assi Youcef. Un programme a été concocté pour cette journée de commémoration du 57è anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, par l’APC d’Assi Youcef. En début de matinée, après s’être rassemblés à la cour du siège de la municipalité une foule regroupant les représentants des autorités de la commune, à leur tête le président de l’APC, des représentants de l’ONM, la veuve et des proches de Ahmed Cheballah, ainsi qu’un bon nombre d’anciens combattants, s’est dirigé au cimetière des martyrs, sis à quelques mètres de l’APC, pour le dépôt d’une gerbe de fleurs. Juste après, c’était l’école primaire des frères Hadj Ali qui a accueilli la foule pour la suite du programme tracé pour l’occasion. En effet, le président d’APC a demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la région, et ce après avoir souhaité la bienvenue à tous les présents et après l’écoute de l’hymne national. Juste après, il y eut projection d’un film (reportage) rendant hommage au Chahid Ahmed Cheballah dit Ahmed Zoubir (nom de guerre) par la commune Abad Allah dans la wilaya de Bechar, le mois précédent. Le film fut suivi par une allocution donnée par M. Ben Belkacem Belkacem, P/APC d’Assi Youcef, qui adonné un aperçu sur la vie, le parcours et la mort de ce Chahid ainsi que sur Bouiri Boualem (dit Si Youcef). Il rappellera, ensuite, l’importance des valeurs et les principes tracés dans la déclaration du 1er novembre 54. Ceci, avant de céder la parole à Mouzaoui Amar (représentant de l’ONM) qui animera une conférence sous le thème deux combattants, un seul sort. Le conférencier s’est basé plus particulièrement, sur les événements de 08 mai 1945 et l’évolution de la révolution algérienne jusqu’à la date du déclenchement de la guerre de libération nationale. Le vice président de l’APC, Djamel Laouari, prenant la parole, s’est contenté de s’incliner devant ce qu’a fait la commune Abad Allah de Bechar pour honorer le Chahid de la région parlant de la nécessité d’entamer des échanges entre cette dernière et la commune d’Assi Youcef pour établir un jumelage entre les deux communes révolutionnaires. A la fin de ces prises de paroles et témoignages sur la guerre de libération et les martyrs de la région, un court débat a été ouvert avec l’assistance et la rencontre prit fin par la reconnaissance et les remerciements faite par la veuve Cheballah pour les deux communes, Assi Youcef et Abad Allah, sur ce qui a été fait pour faire sortir son époux de l’oubli.

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De nombreux noms font honneur à la région

Il est à noter que, selon M. Mouzaoui Amar, « la région d’Assi Youcef compte au total pas moins de 211 Chahid, tombés au champs d’honneur un peu partout sur la terre d’Algérie arrosant cette terre par leur sang pour la libérer du joug du colonialisme français. Parmi ces martyrs, le conférencier a avancé que 84 seulement sont tombés au champ d’honneur dans leur région, tandis que 110 autres sont morts à travers la troisième wilaya, 11 en France, 3 à l’Est du pays et 2 en prison. Dans ce sillage, le même interlocuteur a pleinement regretté le fait que les gens, à présent, se désintéressent de tout ce qui a rapport à la guerre de libération et à l’histoire, et ce en disant qu’il « est malheureux que dans une commune qui compte pas moins de 7000 habitants, en ne trouve même pas le nombre de personnes correspondant au nombre de martyrs, en cette occasion pour le dépôt de gerbes de fleurs ». Quant au P/APC, Ben Belkacem, il n’a pas hésité à lancer une autocritique en disant que « personnellement, j’ai reçu une gifle de Bechar, et j’ai appris une leçon, parce que franchement nous n’avons rien fait pour le Chahid dans notre région, sa région ». IL est à noter, à titre de rappel, que ce dernier s’est rendu, au mois d’octobre passé à la commune de Abad Allah (Bechar), sur invitation des autorités locales, avec une délégation regroupant les membres de la famille du Chahid Cheballah, des représentants de son administration et ceux de l’ONM, pour un vibrant hommage que leur hôtes ont rendu à ce symbole de la révolution. Il est à important de savoir, aussi, que la mort du Chahid suscité n’a été découverte qu’après 50 ans, et ce grâce aux efforts de recherche entamée par sa famille. Cette dernière a abouti, il y a 3ans à la découverte de lieu de sa mort. De même, les autorités locales de la commune de Abad Allah de Bechar n’ont pas cessé selon M. Ben Belkacem, les recherches sur ses origines. Pour rappel, Ahmed Cheballah, connu au sud par le nom de guerre « Si Zoubir », est né en 1930. Il a appris le Saint Coran à l’âge de 8 ans, il s’est rendu à Constantine pour continuer ses études. Il se maria en 1951 et parti ensuite en France pour subvenir aux besoins de sa famille, ne revenant que suite à la mort de son oncle. Il a été recherché par l’armée française pour ses actions révolutionnaires, ce qui l’a poussé à aller clandestinement au Maroc où il poursuivra ses études dans la région de Fès pour rentrer chez lui avec un bagage important. Il est, ensuite, rentré au pays par les frontières en 1956, c’est ainsi qu’il demeura à Bechar où il devient commissaire politique de la région et commença à coordonner les rangs de l’ALN dans cette région du sud ouest du pays. Ahmed Cheballah tomba au champ d’honneur un certain 12 octobre 1957, après avoir planifié une grande attaque contre un centre de l’armée française, une opération qui a réussi et qui n’a enregistré aucune perte humaine du coté des moudjahiddines. Ce qui a poussé l’armée française à appeler du renfort. Ahmed Cheballah est mort, les armes à la main dans un abri d’une montagne sise aux frontières avec le Maroc. Une école ainsi qu’une cité et une antenne administrative communale portent, aujourd’hui, son nom dans la commune Abad Allah à Bechar, selon le P/ APC d’Assi Youcef. Il est également placé au 3èm rang sur la liste des martyrs au cimetière de cette localité. Quant à Bouiri Boualem, dit Si Youcef, second martyr honoré par la commune d’Assi Youcef, il est , pour rappel, natif de Bordj Menaïel, en 1927, et est décédé le 11mars 1967 dans une bataille au lieudit Ath Ali Moh dans la région d’Assi Youcef où sont tombés 10 autres martyrs.

Rachida Selmani

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