Les trois évidences de Jacques Vergès

Partager

« La première, explique Me Vergès, est que comme le soulignait le philosophe Arendt, le colonialisme est « la matrice du nazisme et de la barbarie en Europe » (…) et l’ordonnateur de la rafle massacre d’octobre 1961, Maurice Papon, a fait ses armes dans l’Algérie » sous occupation française. La deuxième « évidence » de Me Verges réside dans le fait, selon lui, que les responsables en Europe et spécialement en France « souffrent » de ce qu’il qualifie de « daltonisme moral »: « ils voient les crimes commis contre les juifs. Ils ne voient pas les crimes perpétrés contre les colonisés », explique-t-il. Me Verges fait valoir aussi que Papon a été poursuivi pour les rafles de juifs auxquelles il a participé jeune comme sous-préfet et exécutant à Bordeaux, et qu’il ne l’a pas été pour les massacres d’Algériens pacifiques dont il a été l’organisateur à Paris comme « super préfet ». Troisième « évidence » enfin pour Me Verges: les crimes du colonialisme contre l’humanité « ne sauraient être amnistiés puisqu’ils sont imprescriptibles par définition » et l’amnistie « est une forme de prescription anticipée », soutient l’ancien avocat de la cause nationale algérienne.

Partager