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Un poème arménien pour Kamal Amzal

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Kamal Amzal, dit Madjid, aimait beaucoup la poésie. Baudelaire, Apollinaire, Ilia Abou Madhi, Aït Menguellet, Si Muh U’M’hand, aucune poésie ne lui était étrangère. Il aimait citer aussi un serment du chercheur anthropologue Thédore Monod, disparu en 2000, qui disait « Quand tous les périls seraient dans la liberté toute la quiétude dans la servitude, je préférerai encore la liberté ; car, la liberté c’est la vie et la servitude c’est la mort « .

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Pour Madjid, j’envoie ce poème d’un grand poète arménien, Pétros Tourian :

Si un pâle ange de la mort

Tout sourire descend ici,

Que ma peine et mon âme fuient,

Sachez donc que je vis encore.

Si sur mon visage qui dort,

La bougie, pâle lumignon,

Ne reflète que froids rayons,

Sachez donc que je vis encore.

Si plein de larmes pour décors,

On me couche comme une pierre

Et me met dans une noire bière,

Sachez donc que je vis encore.

Si le rire fou de la mort

Met toutes les cloches en branle,

Et si mon cortège s’ébranle

Sachez donc que je vis encore.

Si les hommes chantent la mort

Vêtus de noir, les traits austères,

Versent l’encens et les prières,

Sachez donc que je vis encore.

Et si ma tombe l’on honore

Si mes proches et mes parents

Se séparent en gémissant,

Sachez, donc que je vis encore.

Mais si ma tombe reste hors

Des sentiers connus de ce monde,

Et si mon souvenir s’effondre,

Alors, sachez, je serai mort.

In ‘’Anthologie arménienne’’-1973

Traduction Marc Deleuze

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