Entre autres figures artisanes du Printemps Berbère, émerge le défunt Salah Boukrif originaire des Ait Brahim, dans la commune de M’chedallah, où il est né le 18 novembre 1955. Jeune lycéen, il avait déjà conscience de son amazighité pour laquelle il s’engagera.
Le jeune homme est admis à la faculté de droit, à Alger. Le campus aiguisera davantage ses convictions démocratiques. Son combat, axé à gauche alors, pour la démocratie, l’amazighité et le droit de l’homme il émergera publiquement sur la scène politique en 1980 à l’université de Ben Aknoun.
Le militant sera parmi les 24 détenus déférés devant la cour de sûreté de Médéa. La mobilisation et la pression de la rue le libérera lui et des 23 codétenus, deux mois plus tard. Déterminé à mener à terme son combat, Salah Boukrif s’attela à structurer un syndicat estudiantin libre et à commémorer le premier anniversaire du Printemps Berbère.
Il sera encore une fois arrêté au mois de mai 1981.il passera 18 mois de prison au pénitencier d’El Harrach. Après l’obtention de sa licence, il occupera des postes dans la fonction publique : Divisionnaire de l’ex-Cous, secrétaire général de l’USTHB en enfin, cadre supérieur au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Et bien entendu, son activité et son apport au (MCB) Mouvement culturel berbère (commissions nationales) ne souffraient d’aucun manquement. En 1997, il rejoindra les rangs du RCD dans le cadre de la convergence démocratique. Le 20 Avril 2005, Salah Boukrif était au rendez-vous de la commémoration du Printemps berbère à Bouira. C’était son dernier Printemps.
Le 25 du même mois, « L’Ancien » sera emporté par une crise d’asthme. Depuis, il ne se passe pas un Printemps sans que le souvenir de la fidélité la détermination, l’humilité et l’engagement du militant ne viennent à l’esprit des générations pour qui Salah Boukrif à tracé la voie.
S.O.A