Commémoration des événements du Printemps noir

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La ville d’Azazga a commémoré, vendredi dernier, le 18e anniversaire du Printemps noir par une marche nocturne et un allumage de bougies. En effet, la date 27 Avril 2001 reste gravée dans la mémoire collective. Une journée pendant laquelle tout a basculé. La manifestation pacifique tourne à un drame sanglant. Un bilan lourd de six morts et des dizaines de blessés.

La procession s’est arrêtée aux points où sont tombés les martyrs du Printemps noir, à l’instar de la Place de la rue de l’Indépendance où le martyr Kamel Irchen avait écrit le mot  » liberté  » avec son sang. Les familles des victimes étaient présentes en force. Hassane Sadat, frère de Youcef qui a succombé à ses blessures le 4 mai 2001, relate les événements : »Dans l’après-midi de la journée du vendredi 27 avril 2001 et contre toute attente, la gendarmerie a tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques. Mon frère Youcef, en voulant porter secours à son ami et cousin Hakim Arezki touché à la tête, est lui aussi touché à la gorge.

Ils sont immédiatement transportés vers l’hôpital d’Azazga puis vers l’hôpital Mustapha d’Alger. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. À la maison, comme dans tout le village, c’est la consternation générale. Abattus mais non résignés, nous nous accrochions à la moindre chance de survie. Youcef était dans un état stable pendant les six premiers jours de son hospitalisation, car nous faisons quotidiennement les navettes pour lui rendre visite.

Au septième jour, en date de 4 mai 2001, Youcef succombe à ses blessures ». Contrairement à Youcef, son ami d’enfance Hakim Arezki a eu plus de chance car il a eu la vie sauve. Cependant Hakim, qui est actuellement international français en Cecifoot et honoré par les plus hautes autorités françaises car champion d’Europe, a perdu définitivement la vue. Son père Boudjemaa, travailleur émigré, se remémore ses moments douloureux: « J’ai appris la nouvelle que mon fils Hakim est grièvement blessé à la tête. Une balle a touché sa mâchoire et son œil.

Une nouvelle qui m’a coupé les jambes. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai pris aussitôt un vol pour Alger. Aux premiers jours, les médecins essayaient de me rassurer avant qu’on m’annonce qu’ils ne pouvaient rien faire pour lui. J’ai contacté plusieurs personnes bien placées et j’ai réussi à obtenir un passeport pour Hakim et le transférer en France pour tenter d’autres soins et surtout assurer une meilleure rééducation ».

M. I. B.

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