La chanteuse Aldjia dénonce la mauvaise diffusion de son album “Tamettut” par son producteur

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Depuis plus de vingt ans, la chanteuse kabyle Aldjia ne cesse de nous enchanter avec ses beaux airs et sa belle poésie féminine qui s’inspirent des louanges et complaintes tirées du terroir, véhiculés à travers l’espace et le temps par nos grands-mères. Connue par le grand public après le succès de son tube Arrouba nechache sorti en 1982, une chanson que beaucoup connaissent puis Assimouh Ouali et encore Siwlas Ayafroukh. Aldjia revient cette saison avec un nouvel album, intitulé “-Tamettut (la femme) enregistré il y a moins d’un an à Tizi-Ouzou mais malheureusement mal diffusé d’après la chanteuse qui déclare que la maison d’édition à laquelle elle a confié son œuvre, a failli à son devoir, celui d’assurer la promotion et la distribution d’un travail qui a coûté beaucoup de temps et d’argent. Par conséquent, ni la cassette ni le CD n’existent dans les bacs, chose qui irrite Aldjia qui nous affirme avec étonnement que son produit n’est même pas enregistré à l’ONDA. Estimant qu’elle a été carrément arnaquée par le producteur en question, elle quitte Paris pour Tizi-Ouzou afin de trouver un moyen de régler ce conflit. “J’ai confié mon travail à un jeune éditeur qui voulait se lancer et à qui j’ai fait confiance, malheureusement, il n’a pas honoré son contrat et à cause de son incompétence, j’en fais les frais : même sur la jaquette, il y a des erreurs graves, les titres sont déformés et incompréhensibles et il s’est permis de mettre paroles et musiques Aldjia alors que tout n’est pas de moi, ce n’est pas dans mes habitudes d’usurper le travail des autres. Le comble, c’est quand je me suis déplacée en personne à l’ONDA et constaté que mes chansons ne sont pas enregistrées et figurent très peu sur le marché !”, nous déclare l’artiste, écœurée par le comportement non professionnel et irresponsable. Par défaut, ce produit reste inaccessible au public et surtout aux fans d’Aldjia — Dieu sait qu’ils sont nombreux ! — son répertoire aussi riche que varié parle pour elle. “C’est dommage d’en arriver là, surtout quand on met toute son énergie et son argent dans un travail artistique et, à la fin, on se retrouve en train de courir derrière un éditeur. Et quand je demande des explications, il rétorque avec la phrase assassine qui est propre à certains éditeurs : ça ne marche pas ! Mais comment savoir que ça ne marche pas avant d’étaler le produit sur les bacs ?” nous dit-elle. Hélas ce phénomène n’est pas nouveau ; Il y a beaucoup de nos chanteurs qui se retrouvent souvent face à des situations similaires mais qui n’ont pas le courage de s’exprimer car ils savent qu’ils n’auront rien à gagner, ainsi le cercle vicieux se referme. Si on cherche à savoir la cause de ce complot perpétuel qui asphyxie nos chanteurs, on constate que les raisons sont simples : d’un côté, c’est le bricolage qui règne et de l’autre, il n’y a pas d’organisme ni syndicat habilité à défendre dignement les intérêts des artistes qui, malheureusement ne sont pas solidaires et unis pour défendre leurs dividendes communs en Algérie. Ce qui favorise l’escroquerie et les magouilles dans un pays où le secteur de l’industrie culturelle échappe carrément aux pouvoirs publics.

Elle rend hommage à la femme …

En dépit de tous ces problèmes, la chanteuse kabyle n’arrête pas de chanter, de créer et de travailler. Elle est aussi fructueuse et inspirée que jamais et ne cherche pas les sujets, elle en a à revendre ! Dans son dernier album, elle rend hommage à la femme en général et kabyle en particulier avec la chanson Tamettut. Elle porte une grande vénération aux deux pionnières de la chanson féminine kabyle à savoir Bahia Farah et H’nifa en les interprétant magistralement dans une sublime chanson Yedjayi où elle adapte un achewwiq de H’nifa qu’elle ajuste subtilement à la chanson de Bahia Farah, sans oublier la chanson émouvante sur son défunt père Avava. Aldjia, toujours fière de sa lutte pour les droits de la femme, parle à cette dernière en lui disant :

Comment te rendre hommage

J’ai beau refaire mes comptes

Ta valeur est ineffable

J’ai cru en mes désirs

Et j’ai essayé de m’éloigner de toi

Or quels que soient mes dires

Je ne peux décrire ta valeur

J’ai beau écrire, il en restera

Toujours quelque chose à dire

…évoque la JSK dans son dernier single

C’est un single dédié à la glorieuse équipe de Kabylie, en l’occurrence la JSK. Dans cette chanson enregistrée à Tizi-Ouzou, elle rend un vibrant hommage à la JSK avec un très beau clip réalisé par Tahar Yami où elle figure avec une belle robe kabyle aux couleurs des Canaris. Même si elle ne joue pas au football, elle pratique la natation, la marche à pied et le vélo. Elle essaie toutefois de suivre le parcours de la JSK dont elle tire une grande fierté et encourage beaucoup l’équipe féminine du club kabyle de football.

 » L’auteur du texte est de mon village, Slimane Meksem que je remercie au passage… Etant d’abord Kabyle, je chante la JSK qui est tout un symbole et notre fierté pour nous tous mais aussi étant une militante qui défend fortement la cause de la femme en général et kabyle en particulier, je tiens aussi à saluer les femmes qui évoluent dans ce club et qui ne manquent pas de talent », nous dira la chanteuse fière d’aborder pour la première fois ce sujet sportif.

Djillali Djerdi

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