Kateb Yacine, une vie, une œuvre

Partager

C’est à travers un colloque spécialement consacré à sa vie et à son œuvre, que le grand écrivain algérien Kateb Yacine sera à l’honneur à partir d’aujourd’hui au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

A l’initiative de la direction régionale de la culture, le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya ainsi que du théâtre régional Kateb Yacine, la manifestation, inscrite sous le thème de Kateb Yacine, une vie nommée théâtre, sera abritée par la Maison de la culture Mouloud Mammeri et s’étalera sur deux jours. A l’occasion de ce colloque, dont l’ouverture officielle est prévue pour aujourd’hui, l’œuvre intégrale de l’auteur de l’immortelle Nedjma sera découverte, ou redécouverte, par les invités de cet événement qui sont attendus en masse. Au programme de la première journée, de multiples conférences qu’auront à proposer des professeurs de l’enseignement supérieur. Il sera question, entre autres, de « Théâtre Kateb Yacine, de l’écrit à l’oral », présenté par Mohamed Lakhdar Maougal, penseur, écrivain et professeur. Puis, de «la contestation et ses procédés dans le Bourgois sans culotte », du même auteur, animée par Mme Betouche Aini, enseignante au département de langue française de l’université Mouloud Mammeri. La série de conférence se poursuivra au deuxième jour de la manifestation avec « Kateb Yacine, un théâtre indigné », présenté par Ben Achour Bouziane, journaliste dramaturge et critique de théâtre algérien. Et pour clore la série de conférences, qui promet d’être passionnante, une projection d’un film documentaire, intitulé Kateb Yacine, l’homme des certitudes, poète des opprimés, est au menu dimanche après midi. Et cela en plus d’une animation théâtrale initiée par la troupe du théâtre régional qui porte le nom du défunt écrivain. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que, des années après son décès survenu en 1989 à Grenoble, l’écrivain continue de passionner le monde de la littérature, mais aussi du théâtre, à travers son pays natal, mais aussi les quatre coins du monde. Ses œuvres, qui n’ont pas encore livré tous leur secrets, sont quand à elles revisitées et étudiées à chaque occasion, à travers des hommages rendus à l’artiste, mais aussi des colloques qui lui sont consacrés. Ceci, étant donné qu’il est vu comme le porte flambeau de la littérature maghrébine moderne en langue française et aussi comme l’initiateur du renouveau du théâtre algérien en arabe parlé.

Kateb Yacine est né en 1929 à Constantine, dans l’Est de l’Algérie. De son père, à double culture, française et musulmane, Kateb puisera le socle de tout son savoir. Ainsi, et après l’école coranique, il entre au lycée français. À 15 ans (en 1945), il participe, à Sétif, à la grande manifestation des musulmans algériens contre la situation injuste qui leur est imposée par le pouvoir colonial français. Kateb est alors arrêté et emprisonné quatre mois durant. Il part en France, puis, après son retour dans son pays natal en 1948, il intègre le groupe du quotidien Alger Républicain. Il repart en France. Il publie son premier roman et part en tournée pour ses différents spectacles à travers d’autres pays (Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne…). Kateb Yacine décède en 1989 à Grenoble des suites d’une leucémie. A son actif, de nombreuses œuvres qu’il a écrit, on citera parmi elles Nedjma, Le Polygone étoilé. En plus de œuvres théâtrales dont L’homme aux sandales de caoutchouc et Boucherie de l’espérance. Kateb Yacine a, par ailleurs, reçu plusieurs prix littéraires, tels le Prix Jean Amrouche en 1963, Prix Lotus en 1975, premier prix du Lion pour le théâtre, décerné en 1980, Grand Prix national des Lettres en 1987, entre autres.

T.Ch.

Partager