L’association Tagmats de Lyon ne se lasse guère de restaurer et de réaliser des stèles qui sont dédiées au chantre de l’Amazighité Lounès Matoub, assassiné le 25 juin 1998 à Tala Bounane sur la route d’Ath Douala.
Ainsi, samedi dernier, le président de l’association, M. Dalil Makhloufi, accompagné de militants et des citoyens de la région a assisté à 4e restauration de la stèle, saccagée par Iâdawen n’Tudart. « Les ennemis de la vie », comme les désignait Lounès de son vivant. « C’est la quatrième fois que nous restaurons cette stèle érigée à l’intersection entre la RN 30 et la route vers Ighil Imoula, le village martyr. Il faut dire que cette stèle est aussi dédiée à Ali Zamoum », nous a déclaré le président de Tagmats, très touché par ce saccage qui ne dit pas son nom. « Nous dénonçons énergiquement ces agissements néfastes des ennemis de la démocratie qui s’acharnent contre l’un des symboles de la lutte pour la culture, la démocratie, la langue amazighe et les valeurs universelles », a ajouté M. Dalil Makhloufi. Notons que cette restauration a été concrétisée avec la collaboration de la fondation Matoub Lounès et du mouvement citoyen. La tâche à laquelle s’attellent les membres de Tagmats n’est pas aisée. Du côté de Boufhima à la sortie de Draâ El Mizan en allant vers Tizi-Gheniff, la stèle est en dégradation avancée. Depuis que le portrait de Lounès a disparu, elle est à l’abandon total. Le président de Tagmats la porte toujours comme projet, mais des freins sont tirés à chacune de ses tentatives. « Des gens s’opposent toujours à ce que Matoub soit présent partout, car même mort, il dérange beaucoup. Mais, nous n’allons pas nous laisser faire parce que c’est un devoir de mémoire », ne cesse de répéter M. Dalil Makhloufi, qui interpelle les autorités locales à cet effet.
Amar Ouramdane