Décès de l’écrivain chinois Ba Jin

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Ba Jin, l’un des plus célèbres écrivains chinois de la période communiste, auteur notamment de la trilogie “Famille”, “Printemps” et “Automne”, est décédé à Shanghaï à l’âge de 100 ans, a annoncé lundi le gouvernement chinois.Après des études en France dans les années 20, Ba Jin (Pa Kin) avait développé une oeuvre imprégnée de romantisme et d’utopie et défendu des convictions marquées par un patriotisme antijaponais. Ba Jin avait également traduit en chinois des oeuvres des écrivains russes Ivan Tourgueniev et Pierre Kropotkine.Né le 25 novembre 1904 à Chengdu dans l’ouest de la Chine, Li Yaotang, issu d’une famille de propriétaires terriens, avait rejoint les anarchistes chinois à l’adolescence. En ce début de siècle, il faisait partie de la “jeune intelligentsia” chinoise qui cherchait du côté des idéologies occidentales, marxisme, anarchisme ou libéralisme, des solutions au retard et aux inégalités sociales de la Chine.Adulte, l’écrivain avait commencé à écrire de la fiction et publier des revues anarchistes, et en 1936, il avait rejoint la société littéraire fondée par Lu Xun qui réunissait de jeunes écrivains anarchistes.De son vrai nom Li Yaotang, Ba Jin avait choisi un pseudonyme en hommage aux anarchistes russes, formé de la première syllabe en chinois du nom de Mikhaïl Bakounine et la dernière de Pierre Kropotkine. Ses héros étaient régulièrement des révoltés et son oeuvre la plus connue, Famille (1931), dénonce les liens traditionnels et la morale confucéenne.Mais lors de la « révolution culturelle » de 1966-1976, Ba Jin avait été étiquetté « contre-révolutionnaire » et fait partie de la purge visant les artistes et écrivains. Ce n’est qu’en 1977 qu’il avait refait surface. Il avait ensuite dénoncé cette période, demandant au gouvernement la création d’un musée de la « Révolution culturelle » pour que les générations suivantes puissent tirer les leçons de ces horreurs. Sa demande avait été ignorée.

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