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Rezki Grim, de Maâtkas à Montréal : Parcours d’un jeune artiste

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Rezki Grim, auteur compositeur interprète algérien d’expression amazighe, est né en 1974 à Igaridane, commune de Maâtkas à Tizi-Ouzou en Kabylie. Il fait partie de cette nouvelle génération d’artistes kabyles du 21ème siècle qui a des messages engagés à exprimer dans l’espace public d’une façon propre et professionnelle. Il est jeune, mais mûr. Il a du talent, mais se montre modeste. Il a une belle voix et du potentiel, mais admet qu’il doit se perfectionner davantage dans le domaine de la chanson. Rezki Grim est né et a grandi dans le village de ses ancêtres. Il a absorbé les sons, les musiques et les textes de la première génération d’artistes kabyles que ses parents écoutaient à la radio algérienne d’expression amazighe, la chaîne II. Ayant perdu son père à l’âge de 12 ans, ses idoles artistiques, comme Slimane Azem, Cherif Kheddam, El Hasnaoui et Nouara, ont vite occupé une grande partie de son univers imaginaire. Depuis sa tendre enfance, il avait un penchant pour la chanson. Au village, le bendir exerçait un attrait inexplicable sur lui. Il a fini par l’adopter et, surtout, le maîtriser au point de faire partie de l’orchestre du chanteur kabyle Lani Rabah pendant 7 ans. C’est donc lors de cette aventure artistique que Rezki Grim a perfectionné la maîtrise de la guitare, a chanté souvent des reprises d’artistes qu’il aime, comme Slimane Azem, et, enfin, a découvert qu’il pouvait voler de ses propres ailes et chanter en solo ses propres compositions. Rezki Grim a trois albums à son actif. Le contenu de ses chansons ne peut être dissocié de la situation sociopolitique qui sévissait dans l’Algérie des années 80, 90 et 2000. Les échecs politiques et économiques ont engendré la violence et la pauvreté. L’exil est l’une des conséquences du drame algérien. Aussi, la revendication amazighe, le village kabyle, la terre, la langue et les valeurs des ancêtres sont le fil conducteur de ses messages. Donc, en 2006, Rezki signe son premier album «Layes D umani». C’est dans ce dernier qu’il a rendu hommage à la maman avec «A Yema» et à Slimane Azem en reprenant sa chanson «Nedleb Rebbi». Une reprise très bien accueillie par le public. Il lance, en 2009, un deuxième album «Assirem», dans lequel il chante l’amour, et le père «Azar N Tedjaddit». Cette dernière est un vibrant hommage à son père, une promesse de poursuivre son exemple et de protéger son héritage. En 2012, un troisième album, intitulé «Tid Id Ay Yadran», a vu le jour. Ce nouveau produit a traité de l’amour et, surtout, du déchirement entre la terre natale et l’exil. «Tid id-ay-yadran» dresse le tableau de ce génocide qui a ébranlé plusieurs générations d’Algériens. «Tamurt n ledjdud» et «Negga tamurt» traitent des tracas de l’exil et de cette culture du retour qui habite la personne exilée, mais toujours attachée à sa terre et à ses racines.

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Djamila Addar

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