«La création de la fondation Farid Ali, l’année prochaine»

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Rencontré en marge de la cérémonie d’inauguration de la stèle dédiée à son père samedi dernier dans le village Ikhelfounène, de la commune de Bounouh, Arezki Khelifi, a bien voulu répondre à nos questions

La Dépêche de Kabylie: Que ressentez-vous, aujourd’hui, à l’occasion de l’inauguration de la stèle à la mémoire de votre père ? 

Arezki Khelifi: Je remercie le comité du village et l’association Tagmats pour cette reconnaissance, non seulement parce que c’est mon père, mais aussi parce que c’est un grand militant de la cause nationale, pendant la Révolution et après l’indépendance.

Quels souvenirs gardez-vous de votre père? 

Bon, en 1963, je n’avais que neuf ans. L’image restée dans mémoire fut quand les militaires de Ben Bella étaient venus l’arrêter, là-bas devant notre maison familiale. Nous avions très peur pour lui.

Pourquoi, cette arrestation? 

Parce qu’il militait au sein du FFS. Depuis ce jour, je n’ai que quelques occasions de lui rendre visite à Berrouaghia. D’ailleurs, j’étais le seul à qui on donnait cette permission de le voir de loin.

Après sa libération, que faisait-il ? 

Il a été libéré en 1966, après le coup d’état de 1965. Ensuite, il a été placé en résidence surveillée, mais il continuait à lutter pour les libertés démocratiques et identitaires dans la clandestinité. Il alla voir le colonel Amar Ouamrane, pour l’aider à lever cette interdiction, mais il fut mis sur écoute et arrêté à Alger. On l’expulsa d’Alger. Il s’exila en France où il participa à la création de l’Académie Berbère avec feu Bessaoud Mohand Arab et d’autres artistes. Il rentra au pays en 1975. Quelques années après, il tomba malade. En 1981, avant sa mort et juste après le Printemps amazigh de 1980, il m’avait dit qu’il allait maintenant mourir en paix, car l’heure avait sonné et la relève était assurée par les étudiants de l’époque.

Un dernier mot ? 

Je dois continuer à lutter pour récupérer notre maison spoliée, puis exiger que la bibliothèque communale, construite sur nos terres, porte le nom du martyr Farid Ali. 

La création de la fondation nationale Farid Ali va se faire au plus tard l’année prochaine. Et, enfin, je signale que nous aurons, avec le Mouvement culturel Farid Ali deux journées d’étude à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, avec au menu un livre de Farid Ali.                              

propos recueillis par Amar Ouramdane

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