La lutte ouvrière à l’écran

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Le drame social « Signorina Effe », sur la lutte de la classe ouvrière en Italie dans les années 1980, de la réalisatrice italienne Wilma Labate, a été projeté avant-hier, à la salle de la cinémathèque d’Alger. Sorti en 2007, « Signorina Effe » a été projeté dans le cadre des Journées du cinéma italien organisées par la cinémathèque algérienne en partenariat avec l’Institut culturel italien et qui se poursuivront jusqu’au 23 mars. D’une durée de 95 minutes, le film relate l’histoire d’Emma Martano, incarnée par Valeria Solarino, issue d’une famille ouvrière de l’industrie automobile, qui se prépare à obtenir son diplôme, à intégrer la même firme automobile où travaillait son père et à épouser Silvio, l’un de ses responsables. En septembre 1980, la firme automobile décide de licencier 15 000 ouvriers, une décision qui provoque une grève de plus d’un mois qui paralyse les usines et précipite la rencontre d’Emma avec Sergio (Feippo Timi), un ouvrier politisé et meneur de grève qui en devient très vite amoureux. De la même manière que le coeur d’Emma balançait entre les deux hommes, l’étudiante était face au dilemme d’épouser la cause des ouvriers licenciés que représentait Sergio ou assurer sa carrière au sein de la firme en continuant à travailler comme le souhaitait la direction dont faisait partie Silvio. En trame de fond, la réalisatrice a utilisé la famille d’Emma comme microcosme de la société italienne de l’époque avec son lot luttes féminines pour l’émancipation et d’immixtion des parents et des grands parents dans chaque détails de la vie des jeunes femmes. Emma finit par quitter le domicile familiale et son travail pour rejoindre Sergio et les ouvriers grévistes jusqu’à ce que la direction engage des casseurs de grève, dont le père d’Emma, qui agresse les ouvriers grévistes et en profite pour récupérer la jeune femme et la garder au domicile familial. Par souci de réalisme, la réalisatrice Wilma Labate a utilisé beaucoup d’images d’archives des manifestations de l’époque ainsi que les bulletins d’information authentiques des télévisions et radios qui couvraient ce grand mouvement de protestation qui s’était étendu à d’autre région du pays avec le soutien des partis politiques italiens de gauche. Avec des allures de docu-fiction sur la lutte du mouvement des ouvriers en Italie « Signorina Effe » termine par une allusion au destin des grévistes qui ont quand même perdu leurs emplois près de 20 ans plus tard. Huit autre films italiens sont à l’affiche de la salle de la cinémathèque d’Alger jusqu’au 23 mars, et seront projetés du 24 au 26 du même mois, dans les cinémathèques d’Oran, Tizi-Ouzou, Béjaïa et Tlemcen.

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