Sur les traces de Miguel De Cervantès

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Une visite guidée à travers la capitale algérienne, sur les traces de l’écrivain espagnol Miguel De Cervantès, retenu captif à Alger entre 1575 et 1580, a été organisée mercredi pour des élèves de l’Institut culturel espagnol d’Alger.

Célébrant l’anniversaire de la disparition de l’auteur de « Don Quichotte de la Manche », le 22 avril 1616 à Madrid, les organisateurs ont proposé un parcours allant du Palais des Raïs jusqu’à la grotte de Cervantès (El Hamma), en passant par le quartier de Bab Dj’did (Haute Casbah), illustrant par les commentaires d’un guide les moments forts de la captivité de l’écrivain et ses multiples tentatives d’évasion. Cette visite a été aussi l’occasion d’évoquer le patrimoine architectural de l’antique médina d’Alger ainsi que l’organisation administrative et militaire durant la période Ottommane dont Cervantès fut le contemporain. Ainsi, le choix du Palais de Raïs (Bastion 23), où se trouvent les pièces d’artillerie érigées par Arnaout Mami, le corsaire à l’origine de la capture de Miguel De Cervantès et de son frère Hidalgo sur les côtes catalanes, est expliqué par une volonté « d’illustrer la puissance navale algérienne sous la régence turque » explique le guide. L’escale à Bab Dj’did, une des six portes d’Alger, appelée à l’époque « El Mahroussa »(la bien gardée), illustre, pour sa part, « le sentiment de captivité ressenti par Cervantès dans cette ville dont la topographie rendait quasi impossible son évasion une fois ces portes fermées, et qui lui ont fait décrire Alger dans son oeuvre +Les Bains+ comme un +Arche de Noé abrégé+ », rappelle le guide. Ce dernier rappelle encore, par ailleurs, que Miguel de Cervantès, prisonnier de Hassan Pacha, pouvait circuler librement dans la ville grâce aux lettres de recommandation du Roi Juan d’Autriche qu’il avait en sa possession et qui lui ont conféré le statut « de prisonnier important ». La dernière étape de cette visite historique a mené les élèves à la grotte où Miguel de Cervantès s’est réfugié en compagnie de 13 autres prisonniers lors de sa troisième tentative d’évasion. Cette halte a aussi été l’occasion de constater l’état de délabrement de la Grotte Cervantès, comme en témoignent les dégâts occasionnés à la plaque commémorative jouxtant l’entrée de la grotte, par ailleurs, non gardée d’accès facile. Devant le grand nombre d’inscrits à cette visite, l’Institut Cervantès a décidé d’en organiser une autre le 8 mai prochain, a indiqué Maria Munoz Coronado, responsable de la bibliothèque de l’institut. Elle a, en outre, expliqué le choix de célébrer l’anniversaire de la mort de Cervantès par une balade à travers Alger par le fait que « peu de villes dans le monde peuvent se vanter d’avoir accueilli durant cinq ans un grand esprit comme Miguel De Cervantès qui a gardé des traces très vivaces de son passage à Alger malgré sa condition de prisonnier. C’est un patrimoine commun entre l’Espagne et l’Algérie qu’il faut préserver ».

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