Ahcène Mariche, à cœur ouvert

Partager

L’auteur, poète, caméraman et professeur de physique de Tala  Toulmouts à Tizi-Rached, Ahcène Marciche, a été l’invité du comité culturel, avant-hier vendredi, dans le cadre de la commémoration du trente-troisième anniversaire du Printemps amazigh. C’est dans la salle de réunion du foyer pour jeunes que l’auteur du célèbre poème «Sidi Valentin»  est revenu longuement sur ses débuts et une carrière de presque un quart de siècle. D’emblée, Ahcène Mariche a parlé de ses origines. « J’ai commencé la poésie dès mon jeune âge, car le climat familial était favorable. Mon grand père était poète et mon cousin Said Mariche m’ont beaucoup aidé en m’initiant ». Mais ce qui vraiment lancé sa carrière, ce fut son poème « Sidi Valentin» qui a été publié aux USA dans la célèbre anthologie de l’université Corvalis. Il faut dire aussi que c’est grâce à ce poème que les couples en Kabylie et en Algérie ont commencé à célébrer la journée dédiée à l’amour. Et quand le poète l’a relu devant l’assistance, avec un kabyle châtié les applaudissements ont fusé de partout. Nous apprenons que ce poème a été traduit dans treize langues, allant du Français au Russe en passant par l’Anglais. L’autre poème lu à gorge déployée par Ahcène Mariche est le poème qu’il a écrit en hommage à son père. Des vers adressé à tous les pères. « Je n’ai pas lu directement ce poème à mon père, mais je  le lui ai laissé comme surprise car je l’avais déjà enregistré à la télé et il devait l’écouter alors en différé. Après l’avoir écouté mon père a versé des larmes », raconte-t-il avant de poser cette question, notamment aux pères présents dans la salle : « Que feriez-vous si votre fils vous lisait un tel poème ? ». Au fur et à mesure de son intervention, nous apprendrons qu’il a édité jusqu’au jour d’aujourd’hui une dizaine de recueils de poèmes. Il citera entre autres Id Yukin ( 32 poèmes ), Taâzult iw ( confidences et mémoires), Tibernint d ssellum ( La toupie et l’échelle) traduit en Français par Améziane Lounès, la traduction en anglais de son premier recueil  Id Yuken, désormais dans la langue de Shekspeare «Voluble nights», dont le succès fut énorme en Amérique où une promotion lui a été faite, « Contusions» édité en France, et l’année dernière Tazlaqt n’ tikta ( collier d’idées), composé de trente deux poèmes. Ahcène Mariche a même traduit un recueil de Jules Antoine «Mais qu’est-ce que la vie?» dont le titre « Maca d’ acu i tudert?». Notre poète a également composé un CD audio en traduisant quelques uns de ses poèmes avec la participation de grands artistes qui lui ont donné un coup de main chacun avec l’instrument qu’il affectionne. Il a également tourné un film documentaire sur le regretté Dda Chérif Kheddam et il a joué un rôle dans le film « Ouardia N’Treize». En dépit des sacrifices consentis, car tout ce qu’il a produit l’a été au compte d’auteur, Ahcène Mariche ne compte pas s’arrêter là. Après plus d’une vingtaine d’années d’efforts, d’autres projets sont en préparation, pour Tamazight et pour l’humanité entière. Ahcène Mariche est né en 1967 à Tala Toulmouts (Tizi Rached), actuellement il est professeur de physique dans un collège. Dans tout ce qu’il fait en poésie, comme il aime à le dire, il s’inspire de Si Muhan U M’Hand, originaire de la même région.

Amar Ouramdane

Partager