Ombres et lumières des sentiments humains

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Mohand Chérif Zirem, ce poète singulier, a l’art de bien ficeler les poèmes, de leur donner une vie, une âme. Ses mots, souvent simples et profonds, décrivent même l’inénarrable.

Avec ce magnifique recueil intitulé « Je vais encore prendre le large », l’auteur de « L’amour ne meurt pas », continue son superbe périple dans le monde fabuleux des mots. L’amour, la tendresse, le rêve, les souffrances sont, entre autres les thèmes abordés avec une approche originale. « Ta belle chevelure souffle les mélodies d’un vent nocturne, tes beaux yeux me dévoilent ton âme majestueuse, ton regard à la profondeur océane m’invite au voyage…tu allumes un feu dans mes ténèbres, tu broies mon spleen et tu le fragmentes », écrit le poète. Il dessine avec sa plume magique, les ombres et les lumières des sentiments humains. Sa formation scientifique en psychologie clinique, sa vaste culture et ses multiples expériences, l’aide à mieux voir les choses de la vie. Tantôt, rêveur et troubadour, tantôt lucide et visionnaire. Zirem s’insurge contre les injustices, dénonce la violence et milite pour un monde meilleur. L’humanisme, la beauté et l’harmonie font la toile de fond de son œuvre. Dans ce livre, le poète fait parler un mort, un homme qui s’est suicidé. Des vers splendides pour dire : Halte au suicide ! Et vénérer la vie. « Le froid se propage sur moi et en moi, soudainement, une bougie s’alluma, le noir se déchire, le noir est en haillons, la lumière se faufile entre ses entrailles, et je perçois mon corps enveloppé dans un drap blanc. Ah, c’est un linceul. Je découvre que je suis mort et enterré », peut-on lire dans ce beau poème, où l’imagination fertile, la clairvoyance et la sagesse se marient harmonieusement. Comme le grand poète sud-américain Pablo Neruda (Prix Nobel en 1971), Mohand Cherif Zirem écrit de courts textes poétiques, mais aussi de longs poèmes, où la poésie et la narration font bon ménage. Une poésie libre et sublime, transportant des valeurs humaines et universelles. Il veut être témoin de son époque et dire sa vision de l’existence. Même si, par moment, la tristesse enveloppe les écrits du poète, l’espoir refait, souvent, surface. Comme Paulo Coelho, et bien d’autres génies, les poèmes de Mohand Cherif véhiculent une philosophie positive, des idées lumineuses qui vont, certainement, aider d’innombrables lecteurs à ne pas perdre espoir. L’espoir fait vivre, surtout dans notre monde d’aujourd’hui, où certaines nobles valeurs ont tendance à disparaitre, où le matérialisme supplante périlleusement l’humanisme. « Demain, le soleil se lèvera, et j’irai marcher sur de nouveaux sentiers. Rien ne me fait peur, ou presque… Je vais aller embrasser un printemps, le conserver dans mon cœur et le chanter lors des rudes nuits hivernales. Après demain, je vais encore prendre le large, un autre bateau m’attend », écrit le talentueux artiste. Mohand Cherif Zirem nous invite à lire un très beau livre de poésie, un vrai régal littéraire qui fera le bonheur de notre génération et restera indélébile pour les générations futures.

Arezki Toufouti

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