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Semaine africaine de l’Unesco : Les origines amazighes de l’Algérie mises en valeur

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Les origines amazighes de l’Algérie, déclinées notamment sous formes d’œuvres d’art berbères, sont à l’honneur, à la Semaine africaine de l’Unesco, ouverte lundi à Paris pour durer jusqu’à vendredi prochain. Une exposition de produits artisanaux, de bijoux, de sculptures et de costumes traditionnels provenant de différentes régions du pays, dont les Aurès, la Kabylie et Timimoun, orne le stand Algérie, à l’initiative d’artistes et d’associations activant à Paris ou dans sa région. L’artiste-plasticien, Hamid Lafer, figure parmi les animateurs du stand. Main de Fatma ou Khamsa, une amulette qu’on dit protectrice contre le mauvais oeil, figurines de femmes voilées fuyant le regard insistant des hommes, fontaines intérieurs en circuit fermé sont, entre autres, les oeuvres exposées par l’artiste, installé à Timimoun et travaillant pour le PNUD Algérie. Pour l’artiste sculpteur, ce « frottement » avec d’autres pays africains, à la faveur de cette Semaine, ne peut être que bénéfique, dans la mesure, a-t-il estimé où cela permet de revaloriser un pan entier de l’artisanat algérien, basé sur des matériaux locaux dont essentiellement la terre cuite et les dérivés du palmier. Gravant ses « messages » dans le sable, l’artiste Moho Sahraoui présente, de son côté des tableaux mettant en relief l’amazighité africaine de l’Algérie et qui s’articulent sur les écritures. « Dans ma recherche thématique, je fais des peintures expressionnistes, où l’écriture (arabe, tifinaghe ou française) vient animer et donner une ambiance particulière à l’œuvre », a-t-il expliqué à l’APS. Sur son choix du sable comme matériau de travail, l’artiste, installé depuis 2003 en France, a confié que cette matière lui permet « réellement » de se retrouver dans la dimension d’un scribe ancien. « Mon écriture est une inscription qui puise dans l’ancien (grattage du sable) tout en utilisant des couleurs modernes », a-t-il dit. Le costume berbère est également omniprésent au stand Algérie. Robes kabyles aux zigzags dorés et burnous aux motifs caractéristiques sont les tenues que portent fièrement des adhérentes de l’Association amazighe d’Ile-de-France. Pour sa présidente, Labou Houria, cette exposition est une « fenêtre sur le monde » et permet à des cultures ancestrales d’être « plus visibles ». Selon le délégué adjoint permanent de l’Algérie à l’Unesco, Lahcène Bessikri, « c’est la première fois que l’Unesco abrite l’Algérie dans sa dimension culturelle séculaire et plurielle ». « Il s’agit d’un moment historique tant pour l’Unesco que pour l’Algérie dont les origines amazighes profondes sont pour la première fois à l’honneur dans le temple de la culture », a-t-il indiqué. Lors de la cérémonie d’ouverture officielle, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a indiqué : « cet évènement est le moment privilégié pour se mobiliser en faveur de la jeunesse » du continent dont deux millions sont demandeurs d’une formation. « La renaissance africaine n’est pas seulement un slogan, elle est réellement en marche », a-t-elle dit, rappelant qu’elle venait d’Addis Abeba où elle avait pris part à un Forum de la Jeunesse, organisé dans le cadre du 50e anniversaire de l’UA. La directrice a, par la suite, visité les stands de l’ensemble des pays participants dont celui de l’Algérie où un burnous aux motifs berbères lui a été offert par l’Association Maison de l’Algérie. La Semaine africaine de l’Unesco se tient cette année sous le signe du « Patrimoine culturel africain ». Rendez-vous annuel de l’Unesco, elle est organisée par le groupe africain des Etats membres de l’Unesco sous la présidence cette année du Maroc et de la Zambie. En 2012, l’Algérie y était représentée par la vallée du Mzab (Ghardaïa), pentapole féerique classée patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1982. Le thème retenu par les organisateurs était le développement durable.

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