Standing-ovation pour La terre et le sang

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Le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou, a accueilli, avant-hier soir, la version en langue amazighe de l’œuvre de Mouloud Feraoun « La terre et le sang».

Après la première version, mise en scène par Hamma Meliani et jouée en arabe dialectale, en avril dernier, voilà le théâtre régional de Tizi-Ouzou qui revient avec la même œuvre monumental de Mouloud Feraoun, mais cette fois dans la langue maternelle de l’écrivain. Le directeur du théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Béjaïa, M. Omar Fetmouche, comédien et homme de théâtre, a ébloui le publique du Djurdjura venu très nombreux. En effet, ce grand homme de théâtre a réussi son pari, qui est d’immortaliser, à jamais, l’œuvre de Feraoun. En remerciement pour cette version en tamazight, tant attendue par les amoureux du théâtre, l’artiste a eu droit à un standing-ovation digne de ce nom. Cette tragédie raconte l’histoire de deux femmes désespérées, qui ont pactisé avec le diable pour donner une progéniture à leurs deux enfants. Les deux diablesses redoublent de stratèges pour jeter dans les bras l’un de l’autres Chabha et Amar. Ainsi pensaient-elles, avoir des héritiers pour leurs deux familles. Mais c’est sans compter sur les gardiens du temple, les villageois d’Ighil Nezmane qui veillent au respect des valeurs ancestrales. En effet, dés lors que les deux amants commencent à se voir, à la faveur de la nuit, ils sont tout de suite repérés par les villageois qui ne badinent pas avec le « Nif ». À partir de ce moment là les deux amants sont voués à une mort certaine… Ayant tout deux des sensibilités artistiques différente, ces deux monstres sacrés du théâtre algérien, à savoir, Hamma Meliani et Omar Fetmouche nous ont transporté à Ighil Nezmane, par des décors magnifiques et par leurs deux visions de l’œuvre de Feraoun qui est, sert dramatique mais, profondément poétique et authentique. Dans la première version de la « terre et le sang » en langue arabe, le personnage de Marie, l’épouse d’Amar, de retour de l’exil après une long absence, est effacé devant les femmes du village, mais surtout devant le personnage de Chabha. Pour la version en tamazight, Marie est un personnage central omni présent. Elle fini par s’adapter au coutumes et us d’Ighil Nezmane, que vers la fin, parlait même le kabyle. Des cœurs accompagnent le musicien à la guitare qui chante et fait une lecture de quelques pages de l’œuvre entre les actes. « La représentation de ce soir est un spectacle pluriel où nous avons mis tous les ingrédients nécessaire. Je crois au théâtre basé sur la beauté et l’esthétique », nous dira M. Fetmouche.  Il ajoutera : « la palme d’or revient au publique, qui a été magnifique ce soir. Ce n’est pas simple de faire venir plus de 1200 personnes pour une tragédie. Car, généralement durant le mois sacré du Ramadhan, les gens préfèrent les divertissements ». M. Fetmouche nous confiera à l’occasion, qu’il projette de monter une pièce à la gloire du Rebelle Lounès Matoub, « je promet de faire un spectacle digne de la grandeur du poète. J’ai pris attache avec la présidente de la Fondation, présente à la représentation de ce soir, et elle n’y voit aucun inconvénient, bien au contraire ». Pour ce qui est du programme des tournés, il dira : « une tourné est en préparation pour cette pièce. On va lui faire un grand spectacle à Béjaïa ». Il ajoutera en ce qui concerne la formation des comédiens, « après le casting, les comédiens ont bénéficié d’une bonne semaine de formation et le résultat et là se soir. Ils ont été à la hauteur de mes attentes et même au delà ».  « C’est une très bonne adaptation. Ça ma plu. J’ai beaucoup apprécié également la lecture du texte de l’œuvre original, entre deux actes. Les décors sont bien aussi…», dira Ali Feraoun, fils de défunt Mouloud Feraoun, à propos de la pièce.

Karima Talis

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