Hommage à Samy El Djazairi

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Un vibrant hommage a été rendu, hier, au chanteur Samy El Djazairi à la maison de culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Le programme se poursuivra aujourd’hui.

Un recueillement sur la tombe de l’artiste a été tout d’abord observé dans la matinée d’hier, au cimetière Mdouha sis au chef-lieu de la wilaya, en présence de sa famille, ses amis, d’autres artistes et de nombreux anonymes. Des photographies, des articles de presse, quelques textes de chansons écrites par l’artiste ainsi que des cassettes et des quarante-cinq tours sont exposés dans le hall de la maison de culture. Après l’ouverture officielle de la cérémonie par le premier responsable du secteur de la culture, la projection d’une vidéo des archives de l’ENTV a eu lieu au niveau du petit théâtre de ladite structure. Elle se présentait sous forme de témoignages des membres de la famille de l’artiste, notamment ses deux sœurs, frère et neveux, entrecoupée de clips de ses chansons les plus célèbres, entre autres, « Ya bnat El Djazair », « Abridiou ar Idourar »… Originaire du village Ath Ben Yahia, dans la localité de Béni Douala, Samy El Djazairi de son vrai nom, Ali Kanouni, est né le 6 septembre 1945, à la Haute-ville de Tizi-Ouzou, dans un des plus anciens quartiers de la ville de Tizi-Ouzou. Ses premiers pas dans la musique, il les a faits en jouant de la « derbouka ». Il interprétait des chansons de Mohamed Lamari, Salim Halali, Samy El Maghribi, Lilli Bouliche et Enrico Macias. Avec son orchestre moderne, créé en 1964 avec quelques-uns de ses amis, il animait des soirées lors des fêtes nationales et familiales (mariages, circoncisions…). En 1970, il émigra en France où il fut remarqué par un imprésario qui l’invita à rejoindre la troupe musicale de « l’amicale des algérien en France ». Ce faisant appeler Samy au départ, il avait ajouté « El Djazairi » à son pseudonyme pour se démarquer de Samy El Maghribi qui animait, tout comme lui, des soirées artistiques sur les scènes parisiennes. Son répertoire était aussi riche que varié. Il interprétait du chaâbi, du kabyle, hawzi et de l’occidental. Les thèmes de ses chansons tournaient autour de l’amour, la société la rupture, l’émigration et sa Kabylie. Le célèbre auteur compositeur, Mahboubati, lui composera plusieurs chansons. Il avait fait plusieurs tournées nationales et internationales avec l’orchestre de la radio algérienne. Grâce à son talent, mais également à son physique très avantageux et la grande classe qui le caractérisait, il faisait régulièrement des passages à la télévision avec ses plus célèbres chansons, entre autres, « Aya haddad n’el feta », « Errahla », « Ya bnet El Djazair », «Ya Radia », « Aha kan à Wardia », « Dourbiha ya chibani », « Mahanni Zine ya l’aâmar », « Keftanek Mahloul ya Lalla », « Khlas Ana ou anti», « Abridiou ar Idourar »… Il a laissé 03 cassettes et 22 quarante-cinq tours. Il décédera, le 03 avril 1987 à l’âge de 42 ans, suite à un accident de voiture dans la localité de Bir Touta, dans la wilaya de Blida. Il laissera une veuve et trois enfants. Pour cet hommage, une conférence sur la vie et l’œuvre de Samy El Djazairi est programmée pour la matinée d’aujourd’hui. Alors que dans l’après-midi, un spectacle ainsi que des témoignages d’artistes, d’amis et de membres de la famille de l’artiste clôtureront ces deux journées d’évocation.

Karima Talis.

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