Un spectacle plein de grâce

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«Algérie, ma liberté», un spectacle de danse qui raconte la lutte du peuple algérien pour se libérer du joug colonial français, a été accueilli jeudi avec émotion par le public du Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou. Cette nouvelle production du ballet national, présentée en avant première le 24 octobre dernier au Théâtre National Algérien, retrace les grandes étapes de la période coloniale. Le spectacle s’ouvre avec des scènes de danses, effectuées par de jeunes ballerines aux mouvements fluides, tout en légèreté pour évoquer la paix dans laquelle vivaient les Algériens avant l’arrivée de l’occupant français. Cette vie paisible est sitôt balayée par une tourmente soudaine qui s’est abattue sur le pays. L’insouciance du danger, voire de l’avenir, cède la place à la pauvreté matérialisée par des cireurs, annonçant une véritable descente aux enfers. La chorégraphie s’emballe soudainement avec le bruit de l’explosion d’une bombe, les danseurs reproduisent, avec leurs expressions corporelles, toute la sauvagerie de l’occupant. Chaque mouvement, chaque gestuelle, chaque expression des danseurs montraient la douleur ressentie par une Algérie meurtrie face aux exactions de l’armée coloniale française contre un peuple fier, à la torture, à l’emprisonnement, à l’humiliation, aux exécutions arbitraires. Le tableau, exécuté savamment, n’a pas laissé indifférent le public qui n’a pas tari en applaudissements. Les Algériens qui refusent de courber l’échine, se rebellent et s’organisent pour mener la lutte armée et arracher la liberté confisquée par le colonisateur. Les danseurs ont reproduit une embuscade bien préparée qui a permis de vaincre l’ennemi. Le lourd tribut payé par les Algériens pour se libérer du joug colonial a été symboliquement représenté par une moudjahida, tombée au champ d’honneur les armes à la main. Le spectacle s’achève sur la proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Les danseurs exécutent des danses joyeuses exprimant la liesse de tout un peuple enfin libéré le 05 juillet 1962 du joug colonial, danses qui ont été ponctuées par des Youyous qui fusaient de la salle ou le public n’arrêtait pas de lancer des «bravos» d’encouragement. «Algérie, ma liberté» est signée Fatma Zohra Namous, aidée à l’écriture par Mourad Snoussi. La mise en scène est l’œuvre de Konstantin Iliev, Belhadi Saghira et Dradela Nadia. La chorégraphie a été réalisée par Noune Moussa et Rahmouni Abdelhalim. Ce spectacle est exécuté par 19 danseurs et 15 ballerines.

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