Fatiha Berber honorée

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Un vibrant hommage a été rendu, samedi dernier, à l’artiste Fatiha Berber par le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou, en présence de nombreux amis de la comédienne, entre autres Mohamed Adjaimi, Bahia Rachdi, Rabia Abdelhamid, Ouahiba Zekkal, Sid Ali Bensalem et le dramaturge Omar Fétmouche. A cette occasion, un film documentaire retraçant la carrière de l’artiste, entrecoupé de témoignages de grands noms du cinéma et du théâtre algérien, a été projeté au public, suivi d’un monodrame intitulée «Wach N Semmih», présenté par la coopérative théâtrale «Laarini» d’art dramatique d’Annaba. Celui-ci raconte l’histoire d’une femme d’une quarantaine d’années qui a donné naissance à un garçonnet et qui a toutes les peines du monde à lui trouver un nom… Les amis de la talentueuse comédienne se sont succédé sur les planches du théâtre Kateb Yacine, livrant leurs témoignages et anecdotes. Mohamed Adjaimi fut le premier à prendre la parole et dit : «C’est une grande dame et une remarquable comédienne…». Ouahiba Zekkal dira : «Fatiha Berber est comme ma sœur». Quant à Bahia Rachdi, elle a raconté : «J’ai connu Fatiha sur les planches. Nous avons joué toutes les deux dans la pièce intitulée (El Boukala). C’est une véritable ambassadrice du cinéma algérien, une femme d’une éducation irréprochable. C’est aussi et surtout une grande timide…». S’adressant à son amie, Bahia Rachi déclarera : «Merci d’avoir donné le meilleur de toi-même au public algérien». Sid Ali Ben Salem, à son tour, dira : «J’ai eu l’occasion de travailler avec elle et contrairement à beaucoup d’artistes, elle très ponctuelle. C’est une grande professionnelle qui aime son métier». Rabia Abdelhamid dira : «C’est la 6ème femme algérienne à être montée sur les planches d’un théâtre, après Keltoum, Nouria, Farida Saboundji, Aouiouchat et Ouahiba Zekkal. J’ai eu l’honneur de la faire jouer dans l’une de mes pièces intitulée (Amar Bouzouar). C’est une grande artiste qui a beaucoup donné à la scène artistique algérienne. Mon souhait serait qu’elle et tous les grands comédiens et comédiennes encore de ce monde écrivent leurs mémoires pour constituer une grande bibliothèque nationale pour les générations à venir». Le directeur du théâtre de Béjaïa, le dramaturge Omar Fetmouche, a lui déclaré : «Je tenais absolument à être parmi vous aujourd’hui pour rendre hommage à l’une des grandes comédiennes algériennes…». Fatiha Berber a bien voulu, en marge de l’hommage qui lui a été rendu au théâtre régional Kateb Yacine, nous accorder un entretien.

La Dépêche de Kabylie: Pourriez-vous nous parler de vous ?

Fatiha Berber: Tout d’abord, je tiens à remercier les organisateurs de cet hommage. Berber est mon nom de dame. Mon nom de jeune fille est Bellal. Je suis née un 11 février à la Casbah d’Alger. J’ai perdu mon père très jeune. Je suis maman de cinq enfants et grand-mère de cinq petits-enfants qui sont Dieu merci très fiers de moi et de mon travail.

Comment a commencé votre vie de comédienne ?

J’ai découvert le théâtre à l’âge de 14 ans. Nous allions, avec ma mère, régulièrement voir des représentations de Mahieddine Bachtarzi. Je me suis tout de suite prise d’amour pour cet art. Au lieu d’aller à l’école, j’ai fait le conservatoire d’Alger pour vivre mon rêve de comédienne, malgré les réticences de ma famille. Dieu merci, ma mère, à qui je rends un grand hommage, était de mon côté et m’a soutenue. Je lui dois en grande partie ma carrière.

Vous avez travaillé avec de grands noms du cinéma et du théâtre algériens. Quel souvenir en gardez-vous ?

En effet, j’ai travaillé avec les plus grands comédiens algériens, entre autres Mahieddine Bachtarzi, Keltoum, Sid Ali Kouirat et Rouiched. Je suis d’ailleurs la présidente de l’association «Les amis de Rouiched». Aïni et Bahia Rachdi font également partie de ces grands artistes de qui je garde de très bons souvenirs. Tous les rôles que j’ai incarnés, que ce soit au théâtre ou au cinéma, je les ai aimés. Chaque personnage m’a apporté quelque chose dans l’évolution de ma carrière. Je n’ai jamais refusé un rôle, car les personnages qu’on me proposait concordaient parfaitement avec ma personnalité. C’était du «sur mesure»…

Etes-vous sur un projet actuellement ?

Je suis sur un feuilleton intitulé ‘’Couscous Bladi’’ qui passera au mois de Ramadhan.

En ce qui concerne le statut de l’artiste, êtes vous satisfaite…?

Ace sujet, je vous dirai juste que ma richesse à moi c’est mon public. C’est tout. Et si je suis restée autant de temps dans le monde artistique, c’est en grande partie pour mon public qui m’a toujours encouragée. Vous savez, je ne peux pas vivre sans art, je serais comme un poisson hors de l’eau.

Karima Talis

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