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Béjaïa : ll a été ouvert avant-hier : Colloque scientifique sur l’architecture des théâtres

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Alors que le Festival International du Théâtre de Béjaïa entame son cinquième jour, un colloque scientifique s’est ouvert avant-hier, dimanche, sur le thème «Théâtre et Architecture : interrogation sur les espaces de représentation».

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L’ouverture du colloque a été faite par Omar Fatmouche qui a insisté sur la nécessité de s’interroger sur les structures des théâtres et des salles de représentation, avant d’envisager d’en construire de nouveaux. Si les structures existantes ont été globalement héritées de l’architecture coloniale, il est temps de se poser la question de savoir si l’évolution de l’art théâtral en Algérie, au Maghreb et ailleurs n’a pas besoin d’une nouvelle forme d’architecture. Celle qui a ainsi été héritée de la période coloniale, elle-même issue du théâtre italien, consiste en une sorte de boite noire, dans laquelle les acteurs évoluent dans un espace clos. Le colloque, qui doit durer trois jours, verra défiler plusieurs intervenants, architectes, artistes, enseignants et chercheurs venus de plusieurs pays : Yémen, Jordanie, Bénin, Maroc, Portugal, Tunisie, France, Irak et bien sûr, d’Algérie. Chacun devra apporter sa vision de la problématique et proposer une réflexion sur le sujet, avant de se retrouver tous ensemble, le troisième jour, lors d’une table ronde-atelier. Les actes du colloque seront ainsi publiés et mis à la disposition du public intéressé. Durant ce premier jour, des orateurs venus du Yémen, de la Jordanie, du Bénin et d’Algérie se sont succédés pour aborder la problématique, d’un point de vue historique et pratique. Ainsi, le Dr Ayadel du Yémen a présenté une communication sur «Le bâtiment et l’espace, et son influence sur la représentation au public». Brossant l’historique et l’évolution des structures de représentation théâtrale dans son pays, le communiquant a insisté sur le fait que le quatrième art a profité de l’évolution de l’architecture et de l’urbanisme, et qu’il a su s’adapter en fonction des époques. Dr Mansour de Jordanie a montré comment l’évolution de l’art théâtral a poussé petit à petit, le metteur en scène à adapter la scénographie, passant d’un simple décor de fond à un outil faisant partie du scénario, et jouant un rôle de plus en plus dynamique. Ali Siad, chercheur en anthropologie, a présenté quant à lui, une communication fort intéressante, démontrant que l’Agora grecque, qui a constitué le socle du théâtre à Athènes, a été inspirée par la structure organisationnelle de la société berbère, puisque le mot même d’«Agora» vient directement de «Agraw» en berbère, désignant un groupe de personnes unis ou réunis autour d’une représentation sociale ou artistique. Il a, ainsi, présenté l’évolution du théâtre chez les berbères depuis les temps les plus anciens, remontant probablement à plus de cinq mille ans. Les peintures rupestres sont encore là pour en témoigner. Clôturant les communications du matin, le Professeur Brahim Naouel d’Alger a présenté un rétrospectif historique de l’évolution du théâtre dans le monde, projetant sur un écran géant des images des différents types de théâtre, romain, italien Elisabetin, etc. Une période de questions- réponses a permis à l’assistance d’approfondir les sujets au travers du débat qui a été instauré à la fin des communications. Durant l’après midi, koudjo Bienvenue, qui s’est déplacé du Bénin, a partagé avec l’assistance une expérience particulière menée dans son pays. En effet, le problème de l’existante des bâtiments consacrés au théâtre se pose âprement dans les pays d’Afrique. Avec une association locale, il ont travaillé sur une idée toute simple. Comment emmener le théâtre dans les villages les plus reculés, même là où n’existe aucune infrastructure culturelle ? La réponse fut de développer des gradins mobiles, transportables et faciles à monter. Des images ont ainsi été projetées et un débat a suivi la communication, tant le projet a intéressé l’assistance. D’autres communications étaient prévues pour ce jour, mais quelques communicants n’ont pu rejoindre le colloque à temps, à cause des problèmes rencontrés sur la route les ayant emmenés depuis Alger. Ils ont donc été reprogrammés pour le deuxième jour.

N. Si Yani

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