Nécessité de classer et protéger la faculté centrale d'Alger

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La nécessité de préserver, de réhabiliter et de classer les bâtiments de la faculté centrale d’Alger et de son contenu (documents et collection) a été relevé avant-hier soir à Alger, par un collectif d’universitaires qui a tiré la sonnette d’alarme « vu l’état de délabrement des lieux ». Constitués en collectif « Jamiaât Jazaïr », à l’origine d’une pétition pour classer l’université d’Alger-Centre comme monument historique, plusieurs universitaires s’exprimant au forum du quotidien Liberté ont appelé à une « mobilisation de la communauté universitaire pour sauver les lieux et les collections » qu’ils abritent. Le Pr Fettouma Chikhi, géologue, ex-responsable des collections du Musée de paléontologie, le Pr Nadia Bouguedoura, botaniste, et Zoulikha Bekkadour, moudjahida, ex-responsable de la bibliothèque universitaire ont présenté un état des lieux alarmant mettant en avant la richesse de la collection qu’abrite l’université (objets géologiques, botaniques, fossiles, livres et documents) et qui est menacée de dégradation. Aujourd’hui, la faculté « agonise et rien n’est fait pour entretenir l’établissement ni la mémoire de ceux qui ont servi l’Algérie dans ces lieux depuis la guerre de libération nationale », affirme Zoulikha Bekkadour qui a dirigé la bibliothèque universitaire pendant plus de vingt ans. Première université algérienne fondée en 1909, la faculté centrale « doit être classée et protégée » d’abord de l’usure et des infiltrations mais aussi de l’abandon et des modifications anarchiques qui y sont opérées, estime la linguiste Khaoula Taleb Ibrahimi qui y enseigne depuis plus de trente ans. Vu l’importance de la collection scientifique documentaire, botanique, géologique et autre, l’idée d’un musée d’histoire naturelle et d’une bibliothèque universitaire en plein centre de la capitale a également été évoqué par le Pr Yasmina Chaïd Saoudi également membre du collectif. Ce collectif qui a fait circuler une pétition déjà signée par plus de 300 universitaires, a déjà déposé des dossiers et des propositions au niveau des ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et celui de la Culture en plus d’un document, intitulé « Université d’Alger, patrimoine en péril », détaillant les aspects architecturaux et historiques de cet établissement, a affirmé le Pr Fettouma Chikhi. Selon le Pr Chikhi, les responsables du ministère de la Culture ont affirmé la « faisabilité » du projet de classement et de transformation des lieux, en totalité ou en partie, en espace muséal.

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