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Béjaïa Amirouche Belaid, producteur et promoteur de spectacles – direction de la culture : Le clash !

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C’est au siège de Gosto Prod que nous avons rencontré Amirouche Belaid, producteur et promoteur de spectacles. Depuis quelque temps déjà, la rumeur courrait sur un clash entre lui et la direction de la culture de Béjaïa.

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Gosto production existe depuis 2012. C’est une maison de production qui va à la découverte de talents, nouveaux et anciens, afin de mettre leurs produits artistiques sur le marché : musique, spectacles, édition audio et vidéo. Une centaine d’albums sont déjà à l’actif de cette maison de production. Dans son catalogue, Karim Abranis, Boudjemaa Agraw et Akli Yahiatene sont annoncés. Depuis deux ans, Gosto Prod s’est engagé dans la réalisation de spectacles et festivals. Ils en sont à leur seizième festival. Récemment aussi, la maison a signé une convention avec le HCA pour l’édition de livres. Gosto Prod a ainsi été engagé dans des projets sur plus d’une dizaine de wilayas. Mais Amirouche Belaid se plaint de ce que sa boite semble être exclue de toutes activités à Béjaïa, particulièrement celles initiées par la direction de la culture de la wilaya. Il a bien travaillé avec le comité des fêtes de la ville de Béjaïa, ainsi qu’avec la maison de la culture avec qui sa production est en contrat. Mais, selon lui, les projets les plus importants sont au niveau de la direction de la culture, mais celle-ci lui a fermé les portes. «Si on met sur une balance les différentes directions de la culture au niveau national, on se rend compte que celle de Béjaïa est la moins active», affirme notre interlocuteur.

Graves accusations contre le directeur de la culture

«Il n’y a qu’à prendre l’exemple du dernier Yennayer. Les gens se demandent comment dans une ville comme Béjaïa, une ville de culture et de civilisation, presque rien n’a été fait pour célébrer cet événement». Pourtant, toujours selon Amirouche Belaid, «Béjaïa a pratiquement le même budget culturel que les autres wilayas. Mais cet argent n’est pas utilisé comme il le faut». Il y a pourtant plusieurs festivals organisés dans la wilaya, à l’exemple de «Lire en Fête», mais selon notre interlocuteur, c’est loin d’être suffisant. Il pourrait bien proposer des idées mais il n’a pas confiance en la direction de la culture, qui pourrait l’exploiter, en donnant sa réalisation à d’autres producteurs. La confiance semble être absente donc. Comment monter des projets ensemble, si le climat est à la méfiance ? Le climat est «malsain». Amirouche dénonce le fait que sa maison de production serait la seule à disposer d’une licence signée par le ministère de la Culture, l’habilitant à organiser des spectacles au niveau national. Amirouche n’aurait donc aucun problème à trouver des opportunités dans les autres wilayas, alors que chez lui, l’organisation de ces spectacles lui échappe totalement. «L’état de la culture dans la wilaya de Béjaïa est déplorable. Il y a bien des activités au niveau de la Maison de la culture, par exemple, mais au niveau de la direction de la culture, le climat est triste. C’est pourquoi, nous ne sommes pas seulement en conflit, mais en guerre». Le mot est donc lâché par Amirouche Belaid qui compte faire du bruit autour de cette situation. Il souhaite attirer l’attention des autorités supérieures comme le ministère de la Culture, pour les sensibiliser à l’état de la gestion du secteur de la culture dans la wilaya de Béjaïa. «Écrire des courriers et saisir les autorités de façon administrative, ce n’est pas mon truc. Je suis plutôt quelqu’un qui parle en face pour dénoncer ‘’le bas niveau intellectuel’’ du directeur de la culture. Il faut que le ministère intervienne dans les plus brefs délais». À partir de ce moment, Amirouche Belaid sort l’artillerie lourde, dans ce qu’il appelle sa «guerre» contre la direction de la culture. «Le directeur de la culture fait signer des contrats à blanc à des artistes, sans que ces derniers n’en connaissent le contenu. Ils ignorent même si la direction paiera leur cachet, les droits d’auteurs et l’assurance. Ils acceptent donc de travailler dans ces conditions. Comme ils ont peur que les portes ne leur soient fermées à l’avenir, ils n’ont pas le courage de le dénoncer». Devant la gravité de cette déclaration et les conséquences que cela pourrait engendrer, nous avons donc demandé à Amirouche s’il avait des preuves ou des exemples concrets de ce qu’il avance. Il donne donc un certain nombre de noms d’artistes qui pourraient venir témoigner et confirmer cette situation, en cas de besoin. Certains de ces noms sont des célébrités qui activent sur la scène musicale depuis des décennies. Amirouche continue dans ses déclarations et dénonce un certain nombre de pratiques malsaines qui permettrait, toujours selon notre interlocuteur, de favoriser des connaissances non homologuées, au détriment du seul détenteur de la licence de promoteur de spectacles de la wilaya de Béjaïa. «Le paiement en liquide de certaines prestations lors des festivals est légal. Cependant, ça ouvre la porte à des pratiques suspectes qui expliquerait le comportement que je dénonce». Ces déclarations sont d’une très grande gravité. Amirouche demande donc qu’un bilan soit établi sur la gestion du secteur de la culture dans la wilaya de Béjaïa, pour expliquer cet état de morosité dans laquelle elle se trouve. «Il faut que le ministère de la Culture intervienne pour mettre fin à cette situation. Beaucoup d’artistes se plaignent et ont décidé de ne plus travailler avec cette direction», a affirmé notre interlocuteur. «On dirait que cette direction ne travaille pas pour promouvoir la culture, mais pour favoriser les amis», a¬-t-il ajouté.

N. Si Yani

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