Des universitaires spécialisés dans la science du langage, issus de différentes universités d’Algérie, ont pris part, jeudi dernier, à une rencontre scientifique à l’auditorium de Hasnaoua sur des pratiques langagières dans les villes algériennes. La manifestation a été organisée par le département de Français de l’UMMTO, sous la thématique «Langues de/en ville : Les enjeux sociolinguistiques de l’urbanisation». Des professeurs des universités de Mostaganem, d’Alger, de Bordj Bou Arréridj, entre autres, ont en effet animé des conférences abordant le rapport entre la ville et la langue. Les professeurs Bennafa et Aït Mouloud du département de français de l’université de Tizi-Ouzou ont présenté une communication qui a porté sur «L’environnement graphique tizi-ouzien : contact, conflit, représentation et domination». C’est une communication qui a touché aux langues kabyle, arabe et française utilisées sur des enseignes et des panneaux directionnels dans la ville de Tizi-Ouzou. M. Timzouert, également de l’université de Tizi-Ouzou, est revenu dans sa communication sur le thème «Paroles de citoyens tizi-ouziens autour de toponymes parallèles de leur ville». Il a mis en avant les surnoms auxquels recourt la population pour désigner les rues de leur ville. Ce sont, dira le communiquant «des appellations parallèles attribuées par la population et qui viennent se substituer à ceux de l’institution étatique chargée d’inscrire des «toponymes officiels» aux rues et autres lieux publics. La journée a été clôturée par la communication de M. Sini ayant mis en avant un résultat d’une enquête que lui-même avait menée sur les langues parlées dans la ville de Tizi-Ouzou. «La ville de Tizi-Ouzou est une ville trilingue (kabyle, arabe et français). Mais ce trilinguisme est dominé d’une manière claire par le kabyle», confirmera M. Sini.
Noureddine Tidjedam