Les pyromanes des héritiers, dernier ouvrage de l’écrivaine kabyle Akif Ouarda, est un livre composé de cinq histoires différentes les unes des autres intitulées: La convoitise, l’amertume de la vie, l’ingratitude, un passé mémorable et l’avarice.
Se sont des histoires tirées de faits réels, racontées par des témoins vivants des tragédies familiales. Les histoires relatées dans ce livre retracent tous les scrupules mis de côté la consanguinité reniée, le cœur vide de tout humanisme et l’esprit saturé par l’inculture. Un bonheur fondé sur le malheur des autres, tout ça pour un empan de terrain. «La convoitise» est une histoire véridique, une tragédie familiale qui prend ses racines de l’époque coloniale dont les effets persistent jusqu’à nos jours.
Le choc brutal de cette histoire est une catastrophe qui afflige et chagrine. Ce sont des familles qui sont endeuillées, victimes de machination machiavélique. Deux frères consanguins sont tombés dans le piège élaboré par un couple, Chavha et Said : un quitte la vie après un assassinat, alors que l’autre se sépare de la vie pour aller en prison après avoir tué son frère. Une fois sa peine purgée, il connut le même sort que son frangin, en tombant sous les balles meurtrières d’un inconnu… «L’amertume de la vie», la deuxième histoire du livre relate celle d’une veuve qui vivait sans enfants et qui décida un jour de se remarier. Pour cela, elle choisit un homme qu’elle aimait de tout son cœur.
Pour lui prouver son amour, elle lui céda tous les biens légués par son défunt mari. Ce dernier une fois qu’il a hérité de toute une fortune, il la jeta à la rue. L’amour n’est pas seulement aveugle mais il frappe aussi aveuglement. C’est la morale de cette triste histoire. «L’ingratitude» c’est l’histoire de deux frères dont la fratrie était sacrée. Pour préserver l’union et la fraternité de ses deux frères, la maman a décidé de les marier à deux sœurs jumelles.
Aveuglée par l’ingratitude et la cupidité la fratrie si soudée connaîtra une autre tournure juste pour une question d’héritage… «Un passé mémorable» est l’histoire d’un homme qui demanda un jour à son père de lui accorder une parcelle de terrain afin de pouvoir construire une maison pour sa propre famille. Mais, contre toute attente, la famille se disloqua… «L’avarice» la dernière histoire du livre «Les pyromanes des héritiers», relate les péripéties d’un jeune homme de quarante ans qui décida un jour de voler de ses propres ailes. Il a demandé alors à son père de lui léguer une parcelle de terre pour pouvoir y bâtir son propre nid. Le père impertinent lui fait savoir qu’il est le maître de ses terres.
Le fils, ayant saisi la leçon, quitta la maison pour commencer son aventure loin de sa famille… Ceci est juste un avant goût de ces histoires passionnantes que découvriront les amoureux de la lecture dans ce livre «Les pyromanes des héritiers» édité en Mars 2016 par les Editions Richa El Sam. Ouarda Akif, cette écrivaine kabyle est née en 1968 à Kouba, elle est originaire de Taguemount’Azouz, commune d’Ait-Mahmoud. Cette passionnée d’écriture, qui s‘inspire particulièrement de Mouloud Ferraoun, Tahar Oussedik ou encore de Mouloud Mammeri et de Victor Hugo, a suivi son cursus scolaire en classe scientifique jusqu’au lycée, où elle envisageait de faire médecine, mais pour exaucer le vœu de son défunt père, elle a fait génie civil, un métier qu’elle a exercé pour un certain temps en gérant sa propre entreprise en bâtiment. Elle a arrêté plus tard pour se consacrer à l’écriture. Ouarda Akif , n’en est pas à son premier ouvrage.
En effet, depuis ses débuts en 2011, elle a écrit plusieurs livres : «Le combat de la femme», édition El-Amel 2011. «La violence au sein du couple et à l’école», édition carrefour culturel 2012. «Mon père ce héros», édition El-Amel 2014. Son premier livre «Le combat de la femme» est réédité cette année aussi. En parlant de ses débuts et du livre, Ouarda Akif dira : «Mes débuts dans l’écriture remonte à l’année 2011, c’était ma première expérience dans le domaine de l’écriture, m’étant toujours interrogée sur les causes de l’eternel conflit entre l’homme et la femme, ces deux êtres que tout doit unir. Pour cela, je n’ai pu m’empêcher d’écrire un livre intitulé : «le combat d’une femme» en m’aidant de témoignages concrets de certaines femmes victimes de l’homme d’une part et de la société d’autre part». D’autres projets verront le jour d’ici la fin de l’année, notamment un recueil de poésie et une collection de 20 contes qui sont en instance de publication aux éditions Chihab.
Kamela Haddoum.