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Entretien avec Amin Zaoui : «La renaissance culturelle viendra de la Kabylie»

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Auteur de plusieurs livres, traduits pour la plupart en treize langues, Amine Zaoui vient de sortir son dernier ouvrage intitulé Un incendie au paradis. Dans cet entretien, l’écrivain parle du livre, de son rapport à la Kabylie et de ses projets

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La Dépêche de Kabylie : Quel rapport Amine Zaoui a-t-il avec le lecteur kabyle et la Kabylie en général ?

Amin Zaoui : J’adore cette belle région de L’Algérie. J’ai eu l’occasion de rencontrer mes lectrices et lecteurs dans une vingtaine de villes et villages. De Tizi-Ouzou à Béjaïa, en passant par Bouira, Ath Yenni, Bouzeguène, Boujima, Azazga, Aïn El Hammam… à chaque rencontre, j’étais merveilleusement bien accueilli, agréablement surpris par un débat franc et profond avec le public. Le bon lecteur algérien se trouve en Kabylie. Les citoyens de la Kabylie ne sont pas préoccupés uniquement par la politique, chose positive, mais aussi par la bonne littérature. Mes meilleurs lectrices et lecteurs sont de cette région. S’il y a une renaissance culturelle en Algérie, elle ne viendra que de la Kabylie. La Kabylie c’est le vrai rempart contre l’intégrisme et le wahabisme qui rongent l’Algérie. Seule la Kabylie est capable de sauver la démocratie et la diversité en Algérie.

Dans Un Incendie au Paradis, quel est le message que vous voulez faire passer à travers ces chroniques ?

Avant la publication de ces chroniques dans le quotidien Liberté j’avais déjà le projet du livre en tête. Je l’ai pensé sous forme de journal nocturne. Bien qu’il soit sous forme d’essai, il est rédigé dans un style littéraire, avec beaucoup d’images et de fabulation. Il est écrit comme ‘’Les mille et une nuits’’. Le livre est axé sur trois problématiques primordiales dans l’Histoire de notre société : La femme, la religion et la culture. Le message que je porte par cette publication, c’est comment se libérer du fanatisme religieux, comment défendre la diversité et la liberté d’expression et comment rendre hommage à la femme qui est le symbole de la libert

Vous avez cassé plusieurs tabous et abordé des sujets assez sensibles dans ce livre…

À mes yeux, casser les tabous est l’essence même de l’écriture. L’écriture qui ne fait pas reculer les interdits est une littérature née morte. Pour moi, le seul tabou qui freine la littérature, particulièrement le roman, c’est l’ignorance. L’écrivain évite la provocation gratuite au profit de la provocation assise sur le savoir. La littérature est la sœur jumelle de la liberté. Liberté de l’écrivain, liberté du lecteur et liberté du texte. Je pense, sans prétention aucune, qu’il est demandé à chaque Algérien de lire Un incendie au Paradis. Je l’ai voulu un livre-citoyen. Je l’ai voulu comme livre pour une prise de conscience collective. Dans Un Incendie au Paradis, j’ai essayé de dire ce que les autres n’osent pas dire sur la place publique !

Quels sont vos projets ?

Je prépare la sortie, en 2017, aux éditions Barzakh, de mes douze romans en langue française, en trois tomes, à l’occasion de la célébration de mes vingt-cinq années d’écriture romanesque dans cette langue. J’ai publié mon premier roman Sommeil du mimosa en 1997.

Un dernier mot ?

Merci à la Dépêche de Kabylie, mes amitiés aux lecteurs du journal et merci à mes lectrices et lecteurs de Kabylie.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum

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