Deux familles, un destin, d’Ali Iberoulene

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Deux familles, un destin est un roman tantôt autobiographique, tantôt ethnologique, paru aux éditions La Pensée en 2016. L’auteur, que rien ne prédestinait à l’écriture, a voulu exorciser des démons ou «cracher» un venin longtemps contenu dans ses veines. Cet écrit d’un fils de Chahid devrait interpeller, secouer et éveiller. Rappelant sans emphase et encore moins d’acrimonie la dure réalité vécue par ses ascendants à une époque où l’indigence couvait le feu de la révolte, l’auteur nous livre un pan de notre Histoire commune faite de souffrances mais aussi de joies que nos mères savent si bien créer. Des détails envoûtants parcourent les pages de ce livre qui n’accuse ni ne verse dans la complaisance. L’auteur narre, dans un style limpide, les vies, les comportements de gens happés par les tourments des guerres que l’envahisseur leur imposa. Bien des passages de ce récit feront embuer des yeux ou arracheront des sourires aux lecteurs sensibles. Ce témoignage, car c’en est un, que nous livre l’enfant devenu adulte, renseigne sur les torts commis par tous ceux qui ont eu à emmurer des énergies. Suintent de ces pages comme un relent d’amertume qu’inhibe seule la sagesse. La phraséologie étant nuisible à la sincérité, l’auteur jette le voile sur une période qui a vu la femme de chahid hériter d’un dinar par jour pour panser sa blessure. À conseiller absolument ce livre qui se lit d’un trait. Ali Iberoualene, ce passionné de Zola, est né à Tamassit, tout près d’Azazga. Il est titulaire d’un BTS de l’Institut d’hôtellerie de Tizi -Ouzou. Retraité, il vit à Azeffoun et consacre ses jours à l’écriture.

Ali Boudjelil

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