La traîtresse (Thakhedaâth)

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(2e partie )

Thamettouth agi thechvah soufella mayla ar d’khel Therka ! Cette femme est belle en apparence, mais perfide en dedans !- Sépare-toi d’elle, avant qu’il ne soit trop tard.- Je ne peux le faire grand-père !Je veux faire d’elle la mère de mes enfants, aucun conseils ne pourra me détourner de cette femme, qui a accaparé mon cœur et mon esprit.- Tu es obnubilé, tu ne sais pas ce que tu fais, mais n’oublie pas ceci : Endama Eth Garid Our-d Zougar Ara.(On ne regrette qu’après ce que l’on a fait, malgré les conseil donnés !)Le couple prend congé de “l’amghar azemni” et continue son chemin. Vers la tombée de la nuit, ils arrivent dans une clairière et découvrent une grande demeure où vivent sept hommes.Ils demandèrent l’hospitalité, elle leur fut accordée. La jeune femme est séparée de son mari, contre son gré. Les sept hommes lorgnent vers la femme, le jeune homme n’est pas dupe. Il comprend vite où ils veulent en venir.Il se bat contre les sept hommes qu’il terrasse tour à tour. Pour les neutraliser, il les entasse dans le sous-sol de la demeure. Là, une surprise de taille l’attend. Des squelettes d’hommes jonchent le sol, ce sont des ogres (iouaghznioun). Il prend peur et se dit : “Ats etsrou yemmath sen our thetsrou yemma !”(Il faut que j’en finisse avec eux, avant qu’ils n’en finissent avec moi.)Dégainant son épée, il les transperce un par un avant qu’ils ne se réveillent.S’étant débarrassé des ogres, il prend possession de leur demeure et de leurs richesses.Devenu le propriétaire des lieux, tous les matins, il s’en va à la chasse et laisse sa femme seule à la maison.Un jour, sa femme entend des gémissements provenant du sous-sol, elle soulève le couvercle qui recouvre la trappe pour voir de quoi il s’agit. Elle aperçoit le plus jeunes des ogres, qui a échappé à la mort. Le coup qu’il a reçu n’a pas touché un organe vital, il n’est que blessé. La beauté du jeune ogre lui donne des idées. Elle le soigne et lui donne à manger. Dès qu’il se rétablit, elle discute avec lui durant des heures. Elle passe ses journées avec lui au sous-sol, ne remonte que le soir, quand elle entend hennir le cheval de son mari.Elle se précipite dans sa couche, s’ébouriffe les cheveux, se ceint le front d’un foulard et se recouvre d’une épaisse couverture. Son mari qui s’attendait à la trouver alerte et prompte à préparer le gibier qu’il avait tué, est étonné de la trouver dans cet état. – “Mais qu’as-tu ma chérie, on dirait que ça ne va pas.- Je suis malade mon ami.- Si tu as besoin d’un remède, je suis là.- Pour venir à bout de ma maladie, il me faut manger des pommes enchantées.- Où puis-je trouver ces fruits?- Je ne sais pas où elles se trouvent, mais je sais que ce sont les seules qui pourront me guérir.”Cette nuit-là, le mari passe un nuit blanche. Le lendemain matin de bonne heure, il se rend chez “Amghar Azemni”, le seul homme, capable de lui indiquer l’endroit où il pourra trouver les pommes enchantées. Le vieux sage, après avoir essayé de le raisonner encore une fois à propos du phénomène de rejet que lui inspire son épouse, dût déchanter, quand le jeune homme, pour toute réponse, lui dit : “-Je veux la guérir et non me séparer d’elle”.

Benrejdal Lounes (A suivre)

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