44 ans déjà…

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“De Gaulle va parler pour annoncer la fin imminente de la guerre d’Algérie. Combien va-t-il exiger de victimes ? Maintenant, l’OAS ne prévient plus personne, paraît-il, elle abat en voiture, à mob, à la grenade, à la rafale et à l’arme blanche. La guerre d’Algérie se termine. Paix à tous ceux qui sont morts. Paix à ceux qui vont survivre. Que cesse la terreur. Vive la liberté”.C’est ce qu’a écrit le père spirituel de “Fouroulou” dans son journal intime du 5 février 1962, soit un mois avant les accords d’Evian du 19 mars 1962. Un papier qui lui fut fatal puisque, un mois plus tard, l’écrivain fut assassiné un certain 15 mars 1962, à Château Royal (Ben Aknoun) à quatre jours de la signature des accords d’Evian, en compagnie de cinq de ses collègues, inspecteurs des centres sociaux (deux Algériens – Ali Hamoutène et Salah Ould Aoudia) et trois Français (Max Marchand, Etienne Basset et Robert Aynard), par un commando de l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Un ignoble assassinat ayant stoppé net l’itinéraire d’un grand homme qui a su écrire son nom en lettres d’or pendant une période de colonialisme des plus atroces et qu’a connue l’histoire contemporaine de l’Algérie. Ce grand homme de plume, généreux, ne cessait de révéler son grand amour pour sa patrie et pour sa terre ancestrale pour lesquels il s’est consacré corps et âme en tant qu’enseignant et écrivain, avait dans son cœur comme tout autre algérien nationaliste qui croyait en sa bravoure et les miracles du peuple, l’esprit de vaincre l’ennemi avec de prime abord le devoir de hisser l’emblème national au plus haut mot.“Il y a des signes qui ne trompent pas, qui sont évidents, mais qu’on ne peut expliquer. C’est l’accord entre les gens et la glèbe. Notre terre est modeste. Elle aime et paye en secret. Elle reconnaît tout de suite les siens, ceux qui sont fait pour elle et pour qui elle est faite. Ce n’est pas seulement les moins blanches qu’elle repousse, ni les crasseux, ni les chétifs, mais toutes les mains mercenaire qui veulent la forcer sans l’aimer. Sa beauté, il faut la découvrir et pour cela il faut l’aimer”, avait-il déjà écrit, en 1957, soit 3 ans après le déclenchement de la guerre du 1er-Novembre 1954, L’enfant terrible de Tizi Hibel (Tizi Ouzou) avait un présentiment que les choses n’allaient pas être faciles et que rien n’augurait une éventuelle stabilité après l’indépendance, notamment avec l’activité de la fabuleuse (OAS). “Si c’est de la crème du FLN, je ne fais pas d’illusions, ils tireront les marrons du feu de quelques bourgeois, quelques politiciens tapis mystérieusement dans leur courageux mutisme et attendent l’heure de la curée. Pauvres montagnards, pauvres étudiants, pauvres jeunes gens, vos ennemis de demain seront pires que ceux d’hier”, disait-il. 44 ans après, ses écrits confirment son génie et tous les indices montrent qu’il avait vraiment raison, le fouroulou.

Rabah Zerrouk

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