Hommage à Dihya Lwiz

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La salle de conférences de la bibliothèque municipale de Chemini a abrité le week-end dernier un riche programme dédié à Dihya Lwiz. Le public était au rendez-vous, venu en masse pour prendre part à ce vibrant hommage. Cette rencontre était l’occasion de revisiter l’œuvre et le parcours de l’écrivaine, dont nombreux ne connaissent pas les différentes facettes de cette femme exceptionnelle, partie prématurément à l’âge de 32 ans. La première partie de ce programme s’est portée sur l’exposition de photos, de portraits, de livres, de coupures de presse évoquant la vie et les œuvres de cette dernière. Il y a eu aussi de déclamations de poèmes, ainsi que des témoignages émouvants sur le parcours de la talentueuse romancière, qui avait plusieurs cordes à son arc. Poétesse, romancière et doctorante en économie, les témoignages n’ont pas tari d’éloges sur cette romancière que la mort a arraché si tôt. «Dihya Lwiz restera gravée à jamais. Ses œuvres témoigneront de sa générosité, de son talent d’écrivaine et de son courage inénarrable», dira un intervenant. Les témoignages font ressortir le côté humain et protecteur de l’écrivaine ainsi que le mécanisme et l’impact de son écriture avec laquelle elle a su conquérir les lecteurs en si peu de temps. Avant de faire plonger l’assistance dans son imaginaire littéraire et sa poésie transcendante, les personnes qui se sont relayées, pour prendre part à la ribambelle de témoignages, ont, d’abord, brossé le portrait de Dihya Lwiz, qui converge à dire que le talent est le maître-mot de cette grande écrivaine. Cette talentueuse écrivaine et poétesse, malgré sa courte vie, aura su marquer, de son empreinte, la littérature algérienne. Son talent réside surtout dans sa maîtrise parfaite des trois langues les plus utilisées en Algérie, à savoir l’arabe, le français et tamazight. La conférence n’est pas en reste dans l’hommage qu’a rendu l’association Agraw. L’écrivain Larbi Yahioun s’est penché, dans son intervention, sur l’histoire du roman Kabyle ainsi que les aspects culturels et politiques de ce dernier. L’auteur souligne aussi, à travers son analyse, que le roman kabyle se cherche encore et n’a pas acquis totalement son identité, même s’il a déjà entamé le processus de sa maturation artistique. L’auteur souligne que ces écrits n’ont pas encore atteint un stade où l’on peut parler réellement d’un roman berbère. En outre, il déplore l’absence préjudiciable de critiques littéraires qui n’a pas accompagné les écrivains kabyles.

Bachir Djaider

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