Allaoua, Aït Menguellet et Idir et Ouupaaaa !

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Paris. Samedi dernier. Le Zénith est plein à craquer. Dans les tribunes comme sur le parterre de la large fosse, pas où déplacer son pas, mais on n’étouffe pas.

On ne s’en plaint même pas d’ailleurs. Bien au contraire, on exulte. Beaucoup de joie dans l’air. C’est très coloré. Les deux sexes se côtoient bien. Les fans sont de tous les âges. Les yeux sont écarquillés. Les joues toutes rougeâtres. Le sourire sur les visages. Il y a du bonheur. C’est la fête. Ou plutôt l’effet Allaoua. C’était son Zénith. On se sent emporté. On se soule de bonheur… On se sent pousser des ailes. C’est l’extase ! La symbiose ! Le tableau est beau. Merveilleux même. C’est à la fois sombre et lumineux, des projecteurs mis en branle assurent le passage du jour à la nuit. Les faisceaux qui changent de couleurs rajoutent un cran à l’animation. En arrière-plan de la scène, des écrans géants invitent au délire. L’orchestre, fourni, est réparti comme sur un navire derrière son commandant de bord. Allaoua mène le bal à sa guise.

Moulé dans un jean gris anthracite, des baskets montantes, un blouson léger multicolore, aux motifs d’un caléidoscope, l’artiste semblait bien prendre son pied. Il s’affichait comme le plus heureux des hommes en caressant sa jolie nouvelle guitare bleue mi-électrique, mi-mandoline. Le public répondait du tac-au-tac. De purs moments d’évasion. D’union. La Kabylie était là. En fête. Dans l’allégresse. De bout en bout du spectacle. Mais le clou aura sans doute été le final du show. Lorsqu’Allaoua égrainait les notes du célèbre tube de Lounis Aït Menguellet «Dhachou imi chfigh» (Ce que je retiens de ma vie). La salle s’emballe encore de plus belle. La cerise sur le gâteau, Lounis était là ! Micro balladeur à la main, il fera une entrée discrète. Que d’émotion pour Allaoua qui retiendra mal ses larmes. Le duo déroulera alors les couplets de la chanson avec de belles envolées musicales, sous un ciel de confettis et de petales. Et Ouupaaaa ! Relancera à chaque fois Allaoua. Au delà de cette scène partagée le temps de reprendre un titre de l’aîné, le public a eu droit à un émouvant passage de temoin. Une belle traversée, un vol subliminal avec à la clé, à l’atterrissage, un rendez-vous plus grandiose encore fixé d’ores et déjà pour Yennayer 2019. Idir, Aït Menguellet et Allaoua réunis pour un Bercy historique. Et Ouupaaaa !

De Paris Djaffar C.

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