La traîtresse (Thakhedaâth)

Partager

(3e partie )

n Devant son obstination, il lui dit :“Puisque c’est ainsi, la seule manière de te procurer les pommes enchantées qui appartiennent à l’ogresse de cette contrée, c’est d’essayer de la surprendre, au moment où elle moud du blé. A ce moment, afin que ses seins ne la gênent pas, elle les rejette en arrière, tu profiteras pour téter un de ses seins. Quand tu auras bu son lait, elle ne pourra rien contre toi.”Il suit à la lettre les recommandations de l’Amghar Azemni (vieux sage). Après avoir bu le lait de l’ogresse, elle lui dit : Loukan our thesouidh ara akfay inou aktchagh ou ad’tchagh thamourth fou ghef eth tsedoudh.(Si tu n’avais pas bu mon lait, je t’aurai avalé, comme j’aurai avalé la terre sur laquelle tu as marché !) Mais puisque c’est trop tard, dis moi, ce que tu veux.-Je ne veux que les pommes enchantées qui poussent dans ton verger. C’est le remède qu’il faut à ma femme tombée en léthargie.Ad’illi rebbi idek, ammis-medden k’etch ig tsammen issi-s medden.(Que Dieu te vienne en aide, toi qui crois les femmes.) Pauvre de toi qui commence à perdre la raison. Tu n’en as pas fini crois moi ! Ce n’est que le commencement !”Muni des pommes enchantées, le mari retourne chez lui, à bride abattue. Il arrive dans la soirée.Sa femme qui a passé toute la journée en compagnie de l’ogre n’a pas vu passer le temps. Dès qu’elle entend le hennissement du cheval de son mari, elle quitte le sous-sol à regret. Elle se jette sur sa couche et se met à gémir. Son mari lui remet aussitôt les pommes enchantées qu’elle croque à belles dents. Elle se lève comme par enchantement. Il est heureux de la voir de nouveau sur pieds. Le lendemain, il reste à la maison, ce qui ne plaît guère à madame, elle ne peut descendre voir l’ogre sans se trahir.Elle ronge son frein. Les jours suivants, elle incite son mari à reprendre ses habitudes de chasse. C’est avec soulagement qu’elle le voit partir tous les matins, en espérant, qu’une bête féroce le dévore ou qu’un autre chasseur le tue, en lui décochant une flèche en plein cœur.Restée seule, elle fait monter le jeune ogre et folâtre avec lui. Il ne retourne au sous-sol qu’au retour du mari. Mais cette vie ne plaît pas au jeune ogre, il veut la femme sans l’homme. Ainsi, un jour il lui dit : “Je ne veux plus vivre en cachette, il est temps pour nous deux de vivre pleinement notre amour, mais nous ne pouvons réaliser nos vœux qu’en éliminant ton mari.”-“Je suis d’accord avec toi, mais comment faire?” -Nous ne le tuerons pas ici, tu vas lui demander de te ramener l’eau pour laquelle se battent les montagnes. “Aman foughef tsnaghen id’ourar”.Cette mission lui sera fatale car tous ceux qui ont essayé ont perdu la vie.”Dès que son mari rentre, elle se met dans sa couche et lui demande l’eau, qui viendra au bout de sa “maladie”.

Benrejdal Lounes à suivre

Partager