Un roman qui en dit long sur le couple

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C’est son deuxième roman après le premier «Le retour au bercail» qui a eu un franc succès. La deuxième inspiration de Rabah Benamghar a été couronnée cette fois par la sortie de «Double-vie», un roman édité chez Richel Salem. Il a d’ailleurs été bien accueilli par les lecteurs au salon du livre de Boudjima qui vient de clôturer. Le roman, chez l’auteur, n’est pas uniquement une exploration d’univers imaginés. Rabah Benamghar a cette particularité de faire intervenir à chaque fois les même personnages. Dans «Double-vie», les personnages ne disparaissent pas à la fermeture du livre, une fois la lecture finie, Ali, Hamid, Samira et Saliha vous accompagnent comme s’ils étaient familiers. Le lecteur, lui aussi, s’accroche et prend habitude à leurs discussions. C’est en fait des liaisons invisibles qui se créent au fil des…pages. Dans le roman «Double-vie», de Rabah Benamghar, les personnages attirent le lecteur en l’associant à leurs discussions secrètes. C’est quasiment à des aveux d’échec, d’amour et des renoncements qu’on est invités à tendre l’oreille. Les personnages trop méticuleux sur leurs secrets deviennent impudiques devant les yeux du lecteur. Les lettres d’amour et les mots écrits à Samira ne se soucient point du regard de ce lecteur avide de découvrir le secret de l’autre. Le roman «Double-vie», est une plongée dans les abîmes des relations conjugales. Le narrateur, lui aussi, qui refuse quelques fois de suivre ses personnages se trouve attiré comme si la main de Samira sortait au travers des feuilles pour l’inviter à lire les lettres écrites par son amant. Le narrateur assiste donc aux discussions secrètes malgré les hésitations de l’auteur. En fait, le roman «Double-vie», le second de Rabah Benamghar, en plus d’être très bien accueilli par les lecteurs, remet au devant de la scène littéraire les genres littéraires. Cette œuvre possède tous les ingrédients à même de se retrouver dans le roman moderne. La liberté de ton que prend le narrateur somme parfois le lecteur de s’interroger sur des questions philosophiques de la vie. Une liberté que lui refuse quelques fois l’auteur qui tente de contrôler les évènements malgré la difficulté. Tant bien que mal, l’auteur recadre le narrateur en lui rappelant les normes sociales. Dans son écriture, l’auteur s’émancipe aussi des canons de la conjugaison. La narration sort souvent du cycle temporel des modes et des temps. Pour Rabah Benamghar, le temps s’adapte aux circonstances. Dans son roman, le temps s’écoule au rythme des battements des cœurs comme l’a fait remarquer l’écrivain-journaliste Kamel Boudjadi dans la préface. Par ailleurs, il convient de rappeler que le roman de Rabah Benamghar est chez les libraires. Sa participation au salon du livre de Boudjima a prouvé que l’auteur peut aller loin dans son périple littéraire. Pourtant, Rabah refuse de se laisser aller dans le flux des compliments. Questionné sur un troisième roman en vue, il dira simplement qu’il n’a aucune idée en tête actuellement. La décision d’écrire vient lorsqu’une idée s’agrippe à son imaginaire. C’est alors que l’histoire se laisse apparaître et prend forme. L’histoire s’écrit d’elle-même. C’est justement cette autre particularité qui fait que les deux romans ont bien été reçus par la critique et les lecteurs. D’ailleurs, le premier, «Le retour au bercail» est presque écoulé. L’idée de le rééditer est d’ailleurs évoquée par beaucoup de lecteurs qui demandent le premier en achetant le deuxième.

Akli. N

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