Mohamed Chemoune honoré

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L’école Mohamed Laoubi du chef-lieu a été trop exiguë pour contenir la foule nombreuse venue assister à l’hommage rendu au chanteur Mohamed Chemoune, natif de l’aârch N’Ath Smail. En effet, cette initiative prise par l’association culturelle Moh Said Oubélaid et l’association Ilmezyen N’Bounouh en collaboration avec le comité de village Vouzoula, village de cette icône de la chanson kabyle, et la direction de la culture de Tizi-Ouzou fut un grand événement dans cette région qui a tant donné pour la culture. En plus des expositions qui se sont poursuivies durant la journée de vendredi à la maison de jeunes, d’autres actions ont été retenues durant la même journée. Le programme de la deuxième journée, qui a coïncidé avec la Journée nationale de l’artiste, a commencé dans l’après-midi, avec tout d’abord une visite au grand Oukil Amar, dont se souviennent de nombreuses générations avec notamment la célèbre chanson «Chman di fer vu yurfen», chantée en 1959. Bien que, rappelons-le, devenu aphone depuis son AVC de 2013, un grand sourire se dessina sur son visage en reconnaissant de nombreux artistes qu’il n’avait pas revus depuis des années. Puis, la délégation s’est déplacée aux cimetières où sont enterrés deux autres grands monuments de la chanson kabyle, originaires de la même région, à savoir Moh Said Oubélaid et Farid Ali où eurent lieu des recueillements sur leurs tombes respectives. Après la rupture du jeûne, tout le monde fut invité au lieu de cette manifestation culturelle. Tout a commencé par le rappel du parcours artistique de Mohamed Chemoune qui vient de fêter ses cinquante-cinq ans de chanson. Ses amis chanteurs sont venus, donc, chacun à son tour lui chanter l’une de ses chansons. On citera Ouazib Mohand Améziane, Hamel Said, Abbès Ath R’zine, un membre du groupe Ideflawen, Kamel Ahalwane, Ouahmed, Mourad Aqesrawi (allusion faite à son village Ahl L’Qsar de Bouira) sous l’animation de Slimane Belharet. A noter que Mohamed Chemoune est monté sur scène et a fait vibrer la salle. Le public, en symbiose avec lui, répéta «Ma truhed agma awiyi a weh’mimi», l’une de ses chansons phares des années 70 qui berça de nombreuses générations de mélomanes. En tout cas, ce gala artistique restera mémorable avec, bien sûr, la qualité de cette pléiade d’artistes. Le tout s’est déroulé dans une ambiance conviviale. Le public s’est bien défoulé en cette soirée ramadhanesque, la meilleure de tout le mois de Ramadhan. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui ont tenu à témoigner sur le parcours exemplaire de Mohamed Chemoune et son engagement sans faille sur la voie de la chanson kabyle, même pendant les moments difficiles. On citera entre autres Miloud Iboud, ex-joueur de la JSK, Docteur Bessa, Belkacem, l’ancien journaliste de la Chaîne 2, le frère de Mohamed Chemoune, l’ancien directeur de la CNAS, Haroun, le fils de Moh Said Oubélaid et bien d’autres. Au terme de ce grand hommage, qui n’a pris fin qu’à une heure tardive de la nuit, Mohamed Chemoune a été gratifié de nombreux cadeaux. D’ailleurs, il n’a pas trouvé les mots pour remercier non seulement les organisateurs mais aussi tous ceux qui ont pris part à cet événement ainsi que le chaleureux public qui n’a pas cessé de l’ovationner de toute la soirée. «Vraiment, nous n’avions pas attendu une telle réussite. C’est une tradition qui va être perpétuée dans le mouvement associatif de «l’aârch N’Ath Smail». Je remercie tous ceux qui ont répondu présent à notre appel ainsi que tous ceux qui nous ont aidés de près ou de loin. Je citerai la direction de la Culture, l’APW de Tizi-Ouzou, l’APC de Bounouh, le directeur de la maison de jeunes ainsi que celui de l’école Mohamed Laoubi et tous les organisateurs», nous a déclaré en terme de cet hommage, M. Abderahmane Ramdani, en sa qualité de président de l’association «Moh Said Oubélaid», l’une des deux associations organisatrices de cet événement.

Amar Ouramdane

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