Isteqsagh meden fellas dans les bacs

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Le chanteur Rabah Flissi est l’un des artistes les plus prolifiques de ces dernières années. En effet, il enchaîne disque après disque.

Il est déjà à son quatorzième album. Comme toujours, il écrit et compose, lui-même. Après les deux derniers albums édités successivement en 2016 et 2017, à savoir «Ilemziane taâne» et «A yasefsaf» avec, respectivement, 8 et 9 chansons, il revient avec un autre album sorti jeudi le 21 juin. Dans cet opus de 9 titres, Rabah Flissi, accorde, comme à son habitude, l’importance aux textes, traitant de nombreux thèmes allant de l’amour (Tayri), à la confiance, la société en général, en réservant cette fois-ci une place importante à l’environnement avec une belle chanson, «Tawenat». Un sujet d’actualité, d’autant plus que la pollution gagne des pans entiers de cette planète contaminée par les grands pollueurs soutenus par l’inconscience des uns et des autres. «Isteqsagh meden fellas», un duo avec la chanteuse Daya, est un hymne à l’amour. C’est le tube principal de ce CD. «C’est l’expérience que doit vivre chacun de nous dans ce bas monde. Un message à tous les tourtereaux. Chacun recherche l’âme sœur, mais, les choses ne sont pas toujours aussi roses qu’on l’espère, chacun sa chance ou son destin», dira-t-il à propos de cette chanson aux paroles touchantes. Un hommage y est rendu aussi à son Aârch (Boumahni) où il cite un à un ses villages, dont celui qui l’a vu naître (Kantidja), c’est le retour aux valeurs, aux traditions, aux us et coutumes de sa région où il loue l’engagement de ces villages ayant enfanté des «Lions», «Zouaâma» comme il l’entend. Rompu à la vie en société, un autre titre «Lukan iyi t hedred-seh» (Ah ! si tu me disais la vérité» traite de la trahison et du mensonge. «Il y’a des hypocrites qui ne connaissent pas ce qu’est la vérité et qui trompent avec des paroles mielleuses», estime-t-il à propos de ces gens. Traitant de la vie, il consacre une chanson à celle-ci soulignant son caractère éphémère à ceux qui ont tendance à l’oublier et ceux qui n’hésite devant rien la croyant éternelle «Ddunit m snat tebbura» (la vie à deux portes). Il y rappelle que rien ne dure et que rien ne dispense de la mort, ni jeunesse, ni statut, ni richesse, et que la vie est très courte aussi longue puisse-elle être, d’où sa comparaison à une maison à deux portes. Il enchaîne avec «Yyaw a n’duklet », «Et si on s’unissait», un appel à dépasser toutes les divergences pour l’union qui fait la force et qui fait avancer les choses. Des textes à méditer. Deux autres chansons sont dédiées à l’amour, notamment, la dernière dont le titre est ô combien révélateur «A tayri tura jjiyi», (Amour, laisse-moi à présent!», où l’on perçoit amertume, regrets et lamentations. Ce nouvel album enrichit non seulement la discographie du chanteur, mais aussi la chanson kabyle qui a besoin de gens de talent qui la tirent vers le haut. «Je prépare un autre album, mais, pour cet été, je vais me consacrer à la promotion de cet opus à travers des fêtes, surtout familiales, où se retrouvent la convivialité et l’écoute», conclut le chanteur.

Amar Ouramdane

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