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Hocine Cheradi revient avec un autre ouvrage : Réhabilitation de la langue amazighe (kabyle) en vente

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L’infatigable militant de la cause amazighe et de toutes les causes justes a presque soixante-dix ans, et en dépit des années passées en prison dans l’affaire dite «Les poseurs de bombes en 1976» où il a été condamné à dix ans de détention, il revient avec un autre ouvrage : Réhabilitation de la langue amazighe (kabyle) paru aux éditions Berri, le mois de mai dernier, qui est, désormais dans les librairies.

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Profitant de la 12° édition du festival de la chanson moderne (27 juin -30 juin) à Mechtras, il est venu à la rencontre des lecteurs qui ont eu l’occasion d’avoir entre les mains ce nouvel opus dédicacé par l’auteur. «C’est un ouvrage destiné à certaines catégories de professionnels. Il s’agit entre autres d’acteurs, de journalistes radio et télé, de médecins, de sportifs… En fait, ce sont eux qui sont censés véhiculer cette langue au contact quotidien avec un large public», nous répondra-t-il par rapport à cet ouvrage. Ce manuel, s’il convient de le désigner de la sorte, pourrait, donc, servir de guide à tous ces professionnels qui devraient adopter ces mots «ressuscités» par l’auteur. «C’est un travail de recherches qui m’a mené dans plusieurs régions berbérophones de notre pays pour justement vérifier le sens des mots selon les variantes de la langue amazighe. Les utilisateurs auront le choix d’aller du kabyle au français et vice –versa», expliquera-t-il. M. Hocine Cheradi qui a déjà à son actif trois ouvrages écrits pour la même cause, à savoir «Tira nagh» (notre écriture), en 1989, au lendemain de l’ouverture démocratique, «Étude de linguistique tamazight» en 1990, «Écriture moderne et standardisée de la langue amazighe» en 1998, a voulu par ce nouvel opus contribuer de manière efficace, scientifique et didactique à la réhabilitation de la langue amazighe. «De nombreux mots ont disparu au fil des ans. Il faudra, donc, les remettre dans leur contexte en évitant trop d’emprunts. On ne recourt à ces derniers que si et seulement si leurs équivalents n’existent pas dans notre langue. Or, ce n’est pas normal quand on connaît la richesse de notre langue. J’ai même fouiné dans les anciens dictionnaires écrits par les Français, mais, je ne les ai adoptés qu’après d’âpres recherches », soulignera-t-il. Notre interlocuteur estimera qu’il offre ici des opportunités même aux paroliers et aux poètes de faire des va-et-vient dans son ouvrage afin de produire des textes se rapprochant le mieux possible de la réalité en matière de langue et de vocabulaire. M. M’Hamed Hassani , auteur de plusieurs ouvrages en tamazight et en langue française tels Parasitages, Divagations et bien d’autres, auquel M. Hocine Cheradi a confié la préface, trouve que c’est un travail de fond et un ouvrage indispensable pour les auteurs, les poètes, les paroliers et un large éventail d’autres professionnels de la langue amazighe. «J’ai aussi pris le soin de mettre entre les mains des médecins un lexique pour traduire les noms de certaines maladies en kabyle aux patients notamment aux patientes. Les sportifs y trouveront aussi leur part», enchaînera-t-il. Et de conclure : «Il est temps de réhabiliter notre langue qui est en déperdition permanente. Cet ouvrage de 210 pages se veut aussi un guide et une nouveauté dans la littérature amazighe notamment dans le contexte actuel où les débats sont en cours concernant la création de l’académie de la langue amazighe. C’est notre credo. Nous ne devons donc pas la laisser dans l’état où elle est». M. Hocine Cheradi a consacré sa vie pour la cause amazighe postindépendance aussi bien par son engagement indéfectible que par ses écrits et ses apports à la langue au quotidien. M. H. Cheradi avait côtoyé d’illustres militants berbéristes à l’image d’Ahcène Chérifi, feu Mohamed Haroun, le regretté Bahbouh Lahcène, Smail Medjeber et bien d’autres.

Amar Ouramdane

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