Les Couleurs de l’Espoir, de Fadela Messaoudi

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Fadela Messaoudi est une peintre plasticienne, illustratrice autodidacte et écrivaine, originaire d’Aït Bouadou, dans la daïra des Ouadhias.

En plus de son amour pour les arts sous toutes leurs formes, elle est titulaire d’un diplôme en Finance de l’université Mouloud Mammeri. Fonctionnaire à la wilaya de Tizi-Ouzou, maitrisant l’infographie et l’art de conter et d’écrire, elle fut aussi animatrice d’un atelier pour illustration de livres pour enfants. Elle a été aussi adhérente à l’atelier de peinture pour adultes à la maison de la culture Mouloud Mammeri ou elle a participé à plusieurs expositions et activités. Elle a également participé à plusieurs expositions et Salons dont celui du Djurdjura, ainsi qu’à la 2e édition du programme jeunesse «Imuras» à l’école des beaux arts d’Azazga. A partir d’aujourd’hui à 10h, elle expose ses différentes œuvres à la Maison de la culture Mouloud Mammeri. «J’ai toujours aimé l’art dans toutes ses dimensions et toutes ses variétés, j’ai enfin la chance de montrer toutes mes œuvres au grand public et j’en suis heureuse. J’espère que les visiteurs aimeront mon travail», nous a-t-elle confié, ajoutant : «J’écris et je peins en kabyle, mais je peins aussi algérien et africain. Mon travail traite de toute l’humanité, je laisse libre cours à mon pinceau et à ma plume». L’artiste a choisi le thème «Les Couleurs de l’Espoir» pour son exposition, une manière de souhaiter un avenir heureux et radieux pour tout le monde.

Hocine T.

Fadela Messaoudi «Un artiste doit s’ouvrir au monde»

La Dépêche de Kabylie : Vous êtes diplômée en finance et vous vous retrouvez dans la peinture, l’illustration et l’écriture. Pouvez-vous nous donner des explications?

Fadela Messaoudi : l’art est pour moi un don, depuis ma tendre enfance je suis attirée par la peinture, l’écriture et l’illustration. J’ai toujours rêvé de travailler dans ce domaine pour montrer ce que je sais faire et le présenter au grand public. Lorsque j’ai terminé mes études, j’ai entamé ma carrière de peintre et au fur à mesure, je m’améliorais. En plus des arts plastiques, j’aime aussi écrire des contes et les illustrer. D’ailleurs j’ai illustré plus de vingt livres pour enfants. Huit sont édités. Actuellement je suis sur l’écriture et l’illustration d’autres livres pour enfants. Je travaille dessus, ils ne tarderont pas à sortir sur le marché. J’enseigne aussi à la maison de la culture dans le domaine de la bande dessinée.

Et si on parlait de votre carrière…

J’ai participé à plusieurs activités, à des expositions et à des salons ici à la maison de la culture, et à travers plusieurs établissements culturels de la wilaya. J’ai, pour exemple, pris part au salon du Djurdjura des arts plastiques et au salon du livre du Djurdjura. L’activité d’aujourd’hui concerne mon exposition riche de 54 œuvres, c’est une collection d’ordre artistique réalisée dans différents styles, différents thèmes, différentes techniques et différents formats. J’ai évidemment ma touche personnelle sur la toile.

Vous dites que vous dessinez kabyle, algérien, africain et mondial. Comment ?

Il s’agit là d’une question importante. Je pense que l’artiste ne doit pas être emprisonné dans un coin ou dans un environnement restreint. Etre Kabyle ne veut pas dire peindre seulement la Kabylie. L’artiste doit s’émanciper et briser les chaines et s’ouvrir au monde et à l’universalité pour promouvoir sa propre culture. Personnellement, je me suis inspirée de l’art russe, je pense qu’il y a des similitudes entre la culture kabyle et celle de la Russie. Je dessine africain parce que je suis africaine, je dessine algérien parce que je suis algérienne et je dessine berbère car je suis Kabyle mais je dessine aussi l’universalité car je suis humaine. L’artiste doit s’ouvrir aux autres cultures et ne pas se confiner dans une seule région ou une seule culture, cela pour promouvoir sa propre culture et apprendre, découvrir ce qu’il y a dans le monde..

Est-ce que vous vendez vos œuvres ?

Pour le moment je ne le fais pas. Je suis fonctionnaire à la wilaya dans les finances. Ce nombre important de tableaux servira mon exposition, à l’avenir je pense vendre. Pour le moment, je dois me faire connaitre et me faire un nom. Un artiste en Algérie ne peut pas vivre de son art car les conditions et les moyens ne sont pas pour permettre à l’artiste de produire et vivre de sa production. Le marché aussi n’est pas encore florissant, notamment à Tizi Ouzou, faute d’espaces d’exposition et de vente. Les plateformes adéquates n’existent pas encore. Espérons que la situation s’améliorera à l’avenir, ce ne sera qu’au bonheur de l’art et de l’artiste.

Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

Il y’en a beaucoup, notamment chez nous, mais je ne dessine pas pour ressembler à quelqu’un, je veux mon style. Je ne dessine ni pour devenir Picasso ni pour être Issiakhem, que je respecte et dont l’œuvre m’intéresse beaucoup. Pour revenir à la question, j’aime beaucoup Baya, j’aime aussi les artiste de la renaissance, Leonardo de Vinci notamment. J’admire Baya qui a exposé avec Picasso à l’âge de 16 ans ainsi que Mohamed Issiakhem. A présent, j’adore l’artiste Hocine Haroun qui peint la Kabylie et qui participe, par ses œuvres, à la préservation de notre patrimoine.

Quels sont les objectifs assignés à l’exposition d’aujourd’hui ?

Mon premier objectif est de montrer ce que je fais. Un artiste travaille pour le public. Les remarques et les critiques nous aident à avancer. C’est à travers l’œil des autres que je peux voir. Pour l’avenir je voudrais exposer partout en Algérie et à l’étranger. Nous allons aussi écrire des livres pour enrichir et promouvoir notre culture et montrer notre identité au reste du monde. Le monde doit savoir que nous existons. Pour terminer je remercie l’ensemble de ceux et celles qui nous aident.

Entretien réalisé par H. T.

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