Claudia Cardinale en héroïne de Tennessee Williams à La Madeleine

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La comédienne italienne Claudia Cardinale aborde pour la troisième fois les planches à Paris en incarnant dans une version française l’héroïne féminine – une star sur le retour – de la pièce de l’Américain Tennessee Williams ’’Doux oiseau de jeunesse’’(’’Sweet bird of youth’’).L’inoubliable interprète de quelque 150 films dont certains d’anthologie signés Visconti, Fellini et Leone, a joué en France pour la première fois au théâtre en 2000 ’’La Vénitienne’’, d’un auteur italien anonyme du XVIème siècle, puis ’’Comme tu me veux’’ de Pirandello. A 66 ans, d’une beauté toujours généreuse, elle doit forcer sa nature pour se mettre dans la peau de Princesse, actrice de cinéma vieillissante, buvant et se droguant, au lendemain d’une ’’première’’ qui marque son retour sur les écrans et qu’elle croit, à tort, catastrophique. Princesse a échoué dans un hôtel de luxe du Sud raciste des Etats-Unis avec un jeune homme, Chance, à la fois play-boy, gigolo et raté. Il espère bien utiliser la notoriété de sa maîtresse pour faire du cinéma et se faire respecter dans sa ville natale où il est devenu indésirable. Ils sont pathétiquement pleins d’illusions dans un environnement qui ne les épargne pas, chacun se servant de l’autre. La nouvelle traduction de la pièce par Laura Koffler et Philippe Adrien (également metteur en scène du spectacle) se ’’veut aussi proche que possible du texte original’’, expliquent les deux auteurs qui ont souhaité ’’faire valoir la hauteur poétique du texte et sa violence organique’’. Malgré ce souci louable, les comédiens ont quelque mal à rendre vivants des dialogues qui apparaissent trop écrits, parfois ampoulés. Le spectateur ressent souvent comme une gêne face à ce spectacle, alors que les personnages sont attachants et que leurs interprètes donnent l’impression de le servir avec un bel engagement. Claudia Cardinale succède dans ce rôle à Edwige Feuillère qui avait créé la pièce en 1971 à Paris dans une traduction de Françoise Sagan, mais aussi à Lauren Bacall à Londres et à la créatrice du rôle au théâtre en 1959, puis à l’écran en 1962 dans un film de Richard Brooks, Géraldine Page.A Paris, Chance était interprété par Bernard Fresson auquel succède Christophe Reymond, et aux Etats-Unis par Paul Newman.

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