«Mes chansons reflètent ma sensibilité»

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Moh Belhadj revient avec un troisième album. En effet, ce dernier est déjà dans les bacs et se vend bien. Essel kan, (écoute seulement) est le titre principal de l’album. à travers huit chansons, le chanteur touche à de nombreux thèmes qui font l’actualité.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous déjà nous rappeler à quelle année remonte votre premier disque ?

Moh Belhadj : mon premier disque a été édité en 2007 sous le titre Awid Yeghran (ô les lettrés) dont je peux aussi vous rappeler certaines chansons à savoir Abuh al aâqal (ô les sages), navgha an arwal (on veut partir). Cette dernière est toujours d’actualité. Vous voyez le phénomène de la harga qui prend de l’ampleur. Mon deuxième disque «Allah Ghaleb», est venu cinq ans après et plus précisément en 2012. C’est pour vous dire qu’il faut du temps, parce que, lorsqu’on traite de l’actualité, il est nécessaire d’observer la vie en marche.

le titre n’a rien à voir avec les chansons qu’on trouve sur la jaquette. Pourquoi ?

C’est une remarque importante. Contrairement à d’autres, je ne prends jamais le titre d’une chanson pour le coller au disque. Ce choix est une invitation à l’écoute. En quelque sorte, c’est un appel aussi à l’analyse. Parce que lorsqu’on met en avant un titre phare, parfois, celui qui écoute n’attend que la chanson choisie. Or, pour moi, il faudra laisser la personne écouter tout, pour enfin juger le travail de l’artiste.

vous traitez des thèmes de société…

Bien sûr. L’artiste est témoin de son temps. Tel fait ou tel autre le font réagir. D’ailleurs, c’est pourquoi, j’ai pris encore six ans pour produire cet autre album. Depuis, les choses ont évolué. Il faudra beaucoup de travail et de réflexion. Je fréquente des milieux artistiques algérois où j’ai appris beaucoup de choses, notamment sur le plan musical. D’ailleurs, vous allez constater que mes mélodies ont beaucoup évolué avec le temps. Ce disque est le couronnement de beaucoup d’efforts sur tous les plans (thématique, paroles et musiques) parce que je n’ai ni parolier ni arrangeur musical. Je travaille tout seul. Il y a huit titres. Je les ai composés deux à deux. C’est-à-dire entre la première et la deuxième, il y a un lien étroit et entre la deuxième et la troisième, la même chose. Pour les deux premières, c’est une analyse de deux phénomènes nationaux à savoir Echaab (Le Peuple) dans ses composantes et le deuxième (Telébidoun) qui renvoie à la télévision au temps du parti unique. C’était l’unique chaîne. Elles sont humoristiques, d’ailleurs, chantées en arabe algérien pour toucher un large public. C’est de la même façon que sont traitées Tayriw éliminée (Mon amour éliminé) et Tayriw amical (Mon amour amical). Des amours souvent ratés. Dans Laâlam (Le drapeau), il y a beaucoup de choses à comprendre, et c’est toujours à l’actualité que je touche. Les deux dernières Smah rouh, (j’ai pardonné) et Ulamek semhagh, (je ne peux pardonner) sont deux chansons d’amour. Celui qui les écoute va, sans doute, ressentir ce contraste entre elles. Elles traitent beaucoup de la frustration de nos jeunes avec des expériences amoureuses souvent ratées en fin de compte pour une raison ou une autre. Cependant, je dirais que les mélodies de ces deux dernières chansons sont assez touchantes.

Quels sont les premierséchos de ce nouvel album ?

Pour le moment, je ne peux rien dire parce qu’il est sorti il y a à peine quarante-huit heures. Mais, je dirai que ceux qui l’ont déjà écouté, le trouvent mieux perfectionné que les deux premiers sur tous les plans, aussi bien de la qualité que du contenu.

Vous avez, peut-être, déjà en tête un autre album ?

Pas encore, au risque de me répéter, je dirais que faire un bon travail nécessite beaucoup de temps et de réflexion. Il faudra peut-être attendre la réaction du public au sujet de «Essel Kan» pour enfin me décider, surtout que je me suis aventuré dans le style de la comédie. Néanmoins, puisque je suis né pour chanter, j’irai encore plus loin sur ce chemin aussi dur soit-il. Puis-je enfin adresser mes remerciements à tous ceux qui ne cessent de m’encourager pour aller de l’avant, car le chemin de la gloire est encore long ainsi que, bien sûr, mes fans qui ne cessent de suivre mes produits non seulement aux quatre coins de la Kabylie, mais aussi de tout le pays. Moh Belhadj est à votre écoute et suivra vos suggestions et vos critiques.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane.

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