Le prix Mohya institutionnalisé !

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À l’occasion du 14ème anniversaire de la disparition du dramaturge Mohya, le ministère de la culture a décidé d’institutionnaliser et de soutenir le prix annuel Mohya du meilleur texte de théâtre écrit en amazigh.

A l’instar des années précédentes, la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou a rendu un hommage à Mohya. Un programme riche et varié a été concocté. Le recueillement sur la tombe de Mohya au village Ait Arbah, commune d’Iboudrarene, a eu lieu vendredi dernier. La journée du samedi a été consacrée à une conférence autour de l’œuvre de Mohya, programmée à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Dans l’après-midi, la pièce théâtrale «Sin-nni» produite par la coopérative Macahu d’Iferhounene a été présentée au Théâtre Kateb Yacine. Dans son mot d’ouverture, Nabila Goumeziane, directrice de la culture, a qualifié l’homme de théâtre «d’auteur prolifique».

«Son œuvre, fruit de plus de trente années de travail, d’interprétation et de réflexions philosophiques, constitue un gisement littéraire inépuisable d’expression amazighe. C’est une œuvre novatrice monumentale qui mérite d’être promue et étudiée», a-t-elle affirmé. «Précurseur du théâtre d’expression amazighe, il s’est consacré complètement à traduire et à adapter des poèmes, des chansons et surtout des œuvres théâtrales universelles dans sa langue maternelle, mais aussi à la réflexion amazighe», a-t-elle ajouté.

Concernant le concours Mohya, la directrice de la culture a déclaré : «A cette occasion, nous lançons le concours du meilleur texte dramaturgique écrit en tamazight, avec une diffusion à l’échelle nationale et en octroyant un prix considérable au texte lauréat. Et ce en collaboration avec l’Assemblée Populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, le Théâtre Régional Kateb Yacine et l’association culturelle Mouloud Féraoun». En marge de la rencontre, Amar Laoufi, enseignant de la littérature kabyle à l’université de Bouira, a souligné qu’il a abordé dans sa communication le projet d’écriture de Mohya entre la littérature et la société.

«Mohya dans tout ce qu’il a produit et édité avait un projet bien pensé, il s’est inspiré des pères blancs, de Kateb, de Slimane Azem, des premiers auteurs Kabyles et de toute la littérature orale et écrite. Il y a un prolongement de ses œuvres à travers ses disciples en l’occurrence Ameziane Kezzar, Noureddine Ait Slimane et autres. Le projet de Mohya aujourd’hui est un projet qu’on peut explorer et exploiter afin de compléter la critique littéraire amazigh et kabyle d’une manière particulière». De son côté, Ayad Boukhalfa, chercheur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a indiqué que «Mohand Ouyahia est l’une des figures de l’identité berbère. Il a consacré sa vie pour la cause berbère.

Dans ma conférence j’ai parlé de la poésie engagé de Mohya. Il a adapté et composé des poèmes en kabyle, dont «Nonamber», «Ayen righ»… Pour les poèmes adaptés, il y a «Amzerti», «Arrach nagh»… Par ailleurs, au sujet de l’institutionnalisation du prix Mohya, Nouredine Ait Slimane, dramaturge dira que «chaque année, on organise un hommage à Mohya. Aujourd’hui, c’est la 14e année de sa disparition, mais cette année c’est spéciale parce qu’on vient d’apprendre que le ministre de la culture vient d’institutionnaliser le prix Mohya. C’est vraiment très important parce que ça va prendre une autre dimension. Mohya est un humaniste et un universaliste, on peut le constater à travers ses écrits».

Sonia Illoul.

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