“La beauté me procure l’interminable ivresse”

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La Dépêche de Kabylie : Comment êtes-vous venu à la littérature ? Chérifi Belkacem : Je ne sais pas vraiment, peut-être que c’est par hasard. Ou bien c’est ma vie tourmentée. Très jeune, j’étais confronté à divers problèmes. J’ai eu une enfance lugubre. A 17 ans je me suis mis à écrire. Dans la langue arabe j’ai trouvé le bon chemin, pour laisser libre cours à ce qui passait par ma tête. Puis, pendant mes études universitaires je me suis consacré à ma langue (le berbère). C’était une seconde naissance. Enfin, je pouvais conquérir d’autres dimensions d’expression.

Quels sont les écrivains qui vous influencent ? ll Comme la lecture est ma meilleur passion, je ne cesse de passer d’un livre à un autre. L’orsque j’étais lycéen, la poésie arabe me fascinait. C’est, d’ailleurs le secrets de mon penchant vers la langue d’Imrou El Qaïs. Par la suite, j’ai cédé à l’envoûtement de biens de poètes et d’écrivains comme : Baudelaire, Camus Malek Heddad, Steinbeck et tant d’autres. Je pense que chacun a forgé un petit feu en moi.

Pouvez-vous nous parler de votre histoire avec les éditeurs ? ll Franchement je ne veux pas, mais bon. Depuis quatre ans que je tente de donner vie à mes œuvres sans que j’y arrive. Toutes mes tentatives sont des débâcles. Je n’arrive pas à comprendre tant de refus. Toutefois mes fidèles lecteurs, mes amis, m’aident à tenir le coup. A mon avis on écrit jamais pour soi.

Vous ne pensez pas que l’écriture est une thérapie personnelle ? ll Oui, je suis d’accord avec vous. Lorsqu’on écrit, on exprime le plus profond de soi, les abysses. Cette pratique est un soulagement de l’extase même. Cependant je pense qu’on a toujours besoin de l’autre, car le lecteur permet à la création littéraire d’exister. Par exemple, mes poèmes, enfermés dans mon tiroir, ne sont que des sentiments et des idées caverneuses, ou du simple néant.

Parlez-nous de vos œuvresll J’ai deux recueils de poésie, l’un en arabe et l’autre en berbère. Actuellement je prépare un roman. Lorsque je noircis mes papiers je parle de moi, de mes tourments. La beauté me procure l’interminable ivresse. La condition humaine me déconcerte, j’ai la révolte devant la bêtise de l’homme. Depuis la nuit des temps l’abominable s’incruste. Tant d’actes nuisent à la beauté.

Propos recueillis par Mohand Cherif Zirem

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