A la recherche de la fiancée idéale

Partager

(1re partie)

Amachahou rebbi ats iselhou ats ighzif anechth ousarou. (Que je vous conte une histoire. Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).Les parents désirent toujours avoir pour brus des femmes intelligentes pour leurs enfants. Ils se renseignent, font leurs enquêtes. Quand ils trouvent l’oiseau rare, ils daignent enfin entamer les pourparlers.C’est l’histoire de la quête d’une telle fiancée que nous allons vous raconter à travers ce récit de terroir.Moh’and est un jeune garçon espiègle et vif. Dès sa plus tendre enfance, il donne les signes d’un garçon intelligent. Son père, amateur d’énigmes, l’emmène partout. Moh’and aime particulièrement se rendre avec son père au marché local, là, il se rend dans le coin où un conteur aveugle raconte des histoires fabuleuses, constellées d’énigmes. Souvent, le conteur demande à l’assistance de résoudre certaines énigmes. Tout le monde donne sa langue au chat. Moh’and triture ses méninges et ose parfois donner une réponse. Parfois, elle est juste, parfois elle est vague et approximative. Son père fait ses achats, et quand il termine, il revient près de son fils et s’imprègne lui aussi des histoires racontées. Le père et le fils sur le chemin du retour se posent mutuellement des énigmes.Moh’and grandit, devient un beau jeune homme auquel il faut trouver une épouse digne de lui. Avant de lui chercher une femme, son père lui dit : – D’après ta mère tu veux te marier, mais avant que je ne donne mon accord, tu dois me donner les réponses adéquates à ces énigmes-ci.- Achou ig zemren ad’ighlev thimes ?(Qui peut venir à bout du feu ?)- Achou ig zemren ad’ih’ves aman ?(Qui peut arrêter l’eau ?)- Anoua ig zemren ad’ighlev asaoun ?(Qui peut vaincre la côte ?)- Anoua ig zoughouren argaz ?( Qui peut commander l’homme) ?)- Anoua ig h’akmen thmet’t’outh ?( Qui peut commander la femme ?)Mohand sans trop réfléchir, dit à son père :- Ig zemren i thimes d’aman !(Le feu ne peut être combattu que par l’eau !)- Ig zemren ad’ih’ves aman d’asaoun !L’eau ne peut être arrêtée que par la côte !)- Ouin ig zoughouren argaz tsamet’t’outh !(C’est la femme qui guide l’homme !)- Ouin ig h’akmen d’chit’an !( Et celui qui guide la femme c’est le diable !)Satisfait de ces réponses qu’il juge judicieuses, le père sourit à son fils et lui dit :- Je vais charger ta mère de te trouver une financée. Les époux se concertent. Quelques jours plus tard, la mère de Moh’and charge une vieille femme de la mission avec ces recommandations.- Je ne veux pour mon fils qu’une fille intelligente.Le vieille femme se met en quête de la fiancée. Elle rend visite à plusieurs familles, voit plusieurs filles, mais elle les trouve toutes quelconque. Un jour, en passant devant une maison, elle voit une belle jeune fille en train de moudre du blé. Elle la salue, elle le lui rend et lui dit :- Ad’iskhfef rebbi thaâkoumth im !(Puisse Dieu alléger ton fardeau !)La vieille femme est étonnée, à l’exception de sa canne, elle ne porte aucun fardeau sur son dos.Intriguée et intéressée la vieille femme lui dit :- Andath vava-m ?(Où est ton père ?)- Mon père est allé donner « aman i ouaman » (l’eau pour l’eau !)- Achou thegar yemma-m ?(Que fait ta mère ?)- Yemma throuh’ ats z’ar ouin d’i laâmar thez’ri !( Ma mère est allée voir quelqu’un qu’elle n’a jamais vu !)- I outh mathen im achou la garen ?(Et tes frères que font-ils ?)- Rouh’en ad’outhen ad’tsouthen !(Mes frères sont allés frapper et se faire frapper !)La vieille femme n’a pas compris grand chose aux énigmes qu’elle a entendues néanmoins, son intuition lui dit que c’est la femme qu’il faut aux parents de Moh’and. Elle va les voir et leur raconte les faits dans les détails. Elle leur dit qu’après avoir salué la fille en question elle lui a répondu en lui disant :- Ad’ iskhfef rebi thaâkoumth im(Puisse Dieu alléger ton fardeau), alors qu’à l’exception de ma canne je n’avais rien sur mon dos). Je n’ai pas compris ce qu’elle voulait me dire. Le père esquisse un léger sourire et lui dit :- Cette fille est intelligente, elle a voulu te dire que Dieu t’aide dans tes recherches. La responsabilité est un lourd fardeau difficile à supporter.Quand je lui ai dit :- Andath vava-m ? (Où est ton père ?). Elle m’a répondu :-Irouh ad’yar aman i ouaman(Il est allé donner de l’eau à l’eau !)- Je n’ai aussi rien comprisLe père la regarde amusé et lui dit :- Cette énigme veut seulement dire que son père était allé arroser les arbres fruitiers qu’ils avaient plantés afin que les fruits arrivant à maturité seront gorgés d’eau. Quand je lui ai dis :- Achou thegar yemma-m ? (Que fais ta mère ?)Elle m’a répondu :- Throuh’ ats z’ar ouin d’i laâmar thez’ri (Qu’elle est allée voir quelqu’un qu’elle n’a jamais vu !) – Ceci veut dire qu’elle est allée voir un nouveau-né.

Benrejdal Lounès (à suivre)

Partager