Les Actes de la Conférence des villes historiques publiés

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L’ouvrage, réalisé en décembre 2004, sous la direction des professeurs Djamil Aïssani, de l’université Abderahmane-Mira de Béjaïa. Giovanni Lobrano, de l’Université de Sarrari et Abderlkader Sid Ahmed de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et coordinateur du programme “Euromed”, est un compte-rendu de plus de 300 pages sur les travaux du VIe séminaire international de la Conférence Permanente des Villes Historiques de Méditerranée (CPVHM), qui a eu lieu du 28 au 30 novembre 2003 à Béjaïa. Le livre en question a été “élaboré à partir des actes revus, corrigés et mis à jour du séminaire”, lit-on dans le préambule. Divisé en trois chapitres, le premier traite de la problématique du “Pouvoir local, système locaux de production et développement”. La première intervention sur le sujet est celle du Professeur Djamil Aïssani qui a abordé cette question en présentant la contribution essentielle de la ville de Béjaïa au développement de la coopération entre les villes de la Méditerranée. Après un bref rappel de ce qu’ont été à l’époque médiévale les rapports de Béjaïa avec les autres cités de la Méditerranée (Kairaouane, Mahdia, Pise, Gênes, Majorque, Marrakech, Fès, Miurce, Seville,…), y lit-on. Suivie d’autres travaux présentés par les Professeurs Oscar Gavarello de l’Université de Milan sur le capital social, ensuite Giovanni Lobrano sur le pouvoir et le savoir-faire en Sardaigne et enfin, pour ce premier chapitre, les travaux du Professeur Antonio Colomer Viadel, de l’Université polytechnique de Valence.Le deuxième chapitre de ce livre traite des villes et de leurs patrimoines M. Alvarez Gommez-Ferrer, président de l’association espagnole des techniques urbanistiques aborde la question de “L’image de la ville, support de la mémoire historique de ses habitants”, le professeur Belkacem Labï de l’Université de Constantine a eu à traiter de la situation de la ville de Mila “Une ville historique, un patrimoine en situation de marge”.

Du village à la villeD’autres sujets sont aussi traités dans ce deuxième chapitre par des personnalités politiques et des élus tels que le maire Abdelatif Oumanou de Tiznit (Maroc) qui a présenté une étude sur cette ville et son patrimoine, Jean Baptiste Lantieri maire de Bonifacio dont le sujet traite de “La zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager”. Aux côtés de ces brillantes interventions, on trouve Chafiaâ Djouadi de l’Université de Montepellier qui propose “Une démarche innovante pour reconstruire l’urbanité de la ville Algérienne” et Karim Sid Ahmed qui propose une étude intitulée “Les zones franches urbaines, un instrument juridique au service du développement économiques local”.Enfin, au dernier chapitre, une série d’études sur la stratégie de valorisation des savoir-faire où on peut lire de brillantes interventions, notamment celles du professeur Borut Juvanec de l’Université de Ljubljana (ex-Yougoslavie) “L’architecture vernaculaire sans plans : du village à la ville. Architecture sans architectes, architectes sans plans”, et celle de Bouzid Sennane “La route des bijoux de Kabylie”. Ces différentes interventions sont la somme d’une série d’expériences et d’approches qui ont permis à la conférence des villes méditerranéennes d’aborder la question de la sauvegarde du patrimoine, la stratégie et le rôle des institutions locales en tant qu’“acteurs de gestion du territoire et leur fonction décisive en tant qu’articulation entre les décisions du niveau national-international et les exigences de vie de participation démocratique des sociétés locales”, lit-on dans cette ouvrage.En outre, cette approche, selon les auteurs a permis aussi de définir le rôle de “l’institution municipale en tant qu’acteur principal de gestion du territoire, la mise en œuvre de politique de volorisation du patrimoine fondées sur les savoir-faire, qui ne pourra se faire, qu’à travers l’intervention d’une pluralité d’acteurs, institutionnels et non institutionnels (…)”. Ces notions visent selon les initiateurs à “intégrer les différentes institutions économiques, culturelles et sociales dans un programme de volorisation unitaire et intégré du patrimoine”. La publication des travaux du VIe séminaire international de la Conférence permanente des villes historiques est une remarquable avancée vers la réhabilitation des villes historiques, la sauvegarde du patrimoine et sa gestion, le développement économique, social et culturel dans un cadre participatif de l’ensemble des intervenants et acteurs pour l’amélioration du cadre de vie. Pour peu que l’on s’y inspire.

Yacine Boudraâ

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