Rameau et Mozart en ouverture

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Rameau et Mozart ont ouvert vendredi le 12e festival des musiques sacrées de Fès, placé cette année sous le signe des « harmonies » à la fois musicales et spirituelles.Devant Bab al Makina, porte monumentale bâtie au XIX ème siècle et accès principal au Palais Royal, le chef d’orchestre franco-americain William Christie, qui a une prédilection pour la musique baroque, a interprété avec son ensemble instrumental et vocal, les Arts florissants, la « suite » de Castor et Pollux, une oeuvre de Jean-Philippe Rameau datant de 1737.Il a également présenté « In exitu Israel » (1755) de Jean-Joseph Cassanéa de Monodonville, la « Sortie d’Egypte » (1774) d’Henri Joseph Rigel et la Symphonie « Paris » en ré majeur (1778) de Mozart.Mais ce festival sera axé sur la musique sacrée dans le monde avec notamment des chants spirituels syriens, iraniens, indiens et maliens, ainsi que la musique des cathédrales latino-américaines, les Tambours de Tokyo, les chants tibétains, les musiques chrétiennes, sépharades et arabo-andalouses du pourtour méditerranéen, le muqam mystique d’Azerbaïdjan pour se terminer le 10 juin par un concert du Malien Salif Keita.Un des moments forts aura lieu jeudi avec la rencontre d’Enrico Macias, chanteur et guitariste français né en Algérie, et le compositeur, chanteur luthiste tunisien Lotfi Bouchnak. Outre la musique, des débats auront lieu durant le festival sur le thème « une âme pour la mondialisation » avec une soixantaine d’intervenants marocains, français, tunisiens, américains, allemands mais égalements palestiniens et israéliens, ce qui est assez unique dans le monde arabe.Les tables rondes porteront sur les « valeurs spirituelles et économie », « richesses et pauvreté » ainsi que sur « l’islam et la mondialisation » et la question du « pardon ».Fondée en 789, Fès fut un lieu de rencontre où se mêlaient dans un esprit de tolérance, musulmans, juifs, chrétiens. Mais ce fut surtout une cité du savoir avec notamment la Qarouiyyne, la fameuse univesité musulmane qui possède une bibliothèque de 30.000 ouvrages, dont 10.000 manuscrits exceptionnels.Le médecin et philosophe juif Maïmonide y enseignait et le pape Sylvestre II, séjourna à Fès au X ème siècle pour y faire ses études.

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