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Emouvantes retrouvailles

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Les placards publicitaires insérés dans différents quotidiens nationaux et les larges affiches en couleur portant la photo du chanteur collés aux endroits stratégiques de la ville et notamment dans les abrisbus indiquent bien que le spectacle commence à 14h 30. Mais les fans qui ont cru prendre de l’avance en venant une heure plus tôt soit à 13h 30 ont dû apprendre à leurs dépens qu’à cette heure toutes les places sont déjà prises. Le spectacle, ils ne peuvent donc le suivre que debout avec dans le meilleur des cas la possibilité d’appuyer une épaule contre l’un des murs latéraux de la salle. Maintenant, la leçon est bien retenue : la prochaine fois que le virtuose du luth revient à Bgayet, ses fans, pour être sûrs d’avoir une place assise et éviter les bousculades et les coups de coude, c’est 2 à 3 heures à l’avance qu’ils devront, billet à la main se présenter devant la porte d’entrée.Mais pour Farid Ferragui vu son charisme et sa gentillesse légendaire ses administrateurs se bousculent toujours autour de lui qui, pour l’embrasser, qui pour recueillir un autobiographe, qui pour immortaliser un moment de rencontre avec son idole.Pour l’embrasser et lui offrir des fleurs, ses admirateurs l’ont interrompu à plusieurs reprises pendant le spectacle et souvent en plein interprétation. Une septuagénaire non contente de lever ses bras en signe d’amour pour son idole, elle pousse le bouchon jusqu’à monter sur scène et plaquer deux gros bisous sur les joues de son chanteur préféré.Et lui, toujours affable ne cesse de prier son public d’attendre pour les dédicaces et les prises de photos-souvenirs, la fin du spectacle où il sera, assure-t-il, entièrement à ses fans jusqu’à ce qu’ils soient bien rassasiés de lui. Mais à la fin du spectacle, le service d’ordre est vite dépassé tant est important le nombre d’admirateurs qui voulaient une photo dédicacée et une photo-souvenir.Quant au spectacle proprement dit, le moins que l’on puisse dire est qu’il a permis à l’artiste d’assouvir la soif qu’il avait de son public et à celui-ci de retrouver son idole dont il languit depuis quatre longues années. D’ailleurs, Farid Ferragui tient à adresser à son public ses remerciements les plus vifs pour la bouffée d’oxygène qu’il lui a donnée et surtout pour la fidélité qu’il lui a manifestée aussi bien à Tizi Ouzou qu’à Bgayet. Farid Ferragui dit que son public est un ami, voire un confident. Quant il chante, il veut que son public l’écoute et apprécie chacune des paroles des textes, car, souligne-t-il, elles ne sont pas écrites pour être dansées mais pour être ressenties dans toute leur charge émotionnelle. Et là, on peut dire qu’une véritable complicité est établie dès la première chanson entre la scène et le parterre. La trentaine de chansons interprétées ont été écoutées dans un silence quasi religieux. Silence tout juste ponctué d’applaudissements pour encourager l’artiste. C’est vrai que le public de ce jeudi est constitué d’inconditionnels surtout de la vallée de la Soummam à qui l’horaire étudié (14h30-17h) permettait à chacun de voir le spectacle et de rentrer à la lumière du jour. Mais le public de Farid Ferragui est réputé être partout le même, il a cette particularité de ne pas faire dans la demi-mesure, en ce sens qu’il se donne toujours à fond pour son idole.Invité en fin de spectacle à donner les raisons de son absence sur la scène artistique depuis 2001, il répond qu’ll avait effectivement suspendu ses activités à cette date parce qu’il n’avait pas le cœur à chanter pendant que des jeunes tombaient en Kabylie et qu’il a repris aujourd’hui par amour pour son public.

B. Mouhoub

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