El Manara triomphe

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Avant-hier dans l’émission Marhaba de Canal-Algérie, le photographe Ali Maroc et les cinéastes Merzak Allouache et Belkacem Hadjadj se plaignaient à l’unisson de la faiblesse de la mémoire iconographique algérienne. Avec le dernier-né cinématographique de Belkacem Hadjadj El Manara, on peut dire qu’une grosse doléance est désormais comblée. A la cinémathèque de Bgayet où il a été projeté jeudi, en avant-première nationale, il a drainé un nombre impressionnant de cinéphiles venus des quatre coins de la wilaya. La réputation du cinéaste était déjà faite ici avec notamment Machaho, son premier long métrage en tamazight.Installé à Bruxelles depuis de nombreuses années, Belkacem Hadjadj a déjà triomphé avec plusieurs de ses films comme Le bouchon (1980) Bouziane El Kalaï (1983), El Khams (1988) premier long métrage de fiction Machaho (1995) ainsi que ces documentaires : L’Arc en ciel éclaté (1998) et Une femme taxi à Sidi Bel Abbès (2000). Le voilà revenir de main-forte pour nous raconter l’histoire de trois jeunes amis : Asma Fawzi et Ramdan, liés par une forte amitié, qui mènent une vie insouciante jusqu’aux émeutes d’octobre 1988 qui ont suivi le bouleversement dans leur vie et leur relation.A travers cette amitié broyée par la crise, le film tente d’analyser la tourmente politique qui a entraîné le pays dans la spirale de la violence à l’opposé des valeurs traditionnelles de tolérance symbolisée par El Manara, un rite cherchellois de célébration du Mawlid Ennabawi que les intégristes perçoivent comme une pratique païenne.Rappelons que ce film a été reconnu dans beaucoup de festivals : Journées cinématographiques à Carthage en octobre 2004, Festival del cinéma Africano d’Asia e America latina di Milano en mars 2005 et le prix du meilleur son au Fespaco de Ouagadougou.

Lynda B.

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