Islasen, l’aventure de l’exil

Partager

Mélomane de la chanson kabyle dès sa tendre enfance, Islassen a su garder cette passion malgré un exil « forcé », qui l’a séparé de son village natal à Illilten.Malgré la dizaine d’années passées loin de chez lui à Stockholm, l’artiste n’a jamais perdu l’idée de mettre magistralement en prose ses sensations et ses émotions, qui sont également celle de jeunesse en quête d’une liberté et d’amour.Les conditions de la vie l’ont contraint de quitter son patelin pour chercher des cieux plus cléments, mais il a emporté avec lui un don qui a gardé la cordon ombilical avec les siens intact : c’est le fait de pouvoir rimer et conjuguer le verbe kabyle en poésie.C’est ainsi qu’après tant d’années, Oumohand Mhand, son vrai nom, a décidé de mettre sur le marché son premier album intitulé « A yami ». Ce produit composé de six chansons sortira le 2 septembre prochain. « Ça traite de beaucoup de sujets tels que la nostalgie, le quotidien et l’amour », souligne l’auteur.La nostalgie, un sujet qui revient souvent dans les textes douloureux de l’artiste exprimant à la fois une colère et des souffrances. Cette notion,selon l’artiste, n’aura de sens que si l’on goutte à ses supplices.L’amour est un autre thème qu’Islassen aime évoquer dans ses vers, en lui consacrant une chanson typique, frôlant les limites de la philosophie, un dialogue sur les bienfaits et méfaits de l’amour.Il avait commencé à fredonner les chansons d’illustres artistes kabyles à l’image du poète qu’il vénère le plus, Lounis Ait Menguellet, et gratter sur les fils de sa mandoline loin des regards, avant de composer, à l’âge de treize ans, sa première chanson avec ses propres paroles et la musique de l’une des œuvres de Lounis « A Lmouss-iw ». « C’est toujours difficile de faire quelque chose qu’on aime quand on a quelqu’un d’influent « , dira t-il. A l’âge de 17 ans, il passe avec succès le test de Medjahed Hamid dans l’émission « Ifennanen Ouzekka », avant de s’envoler pour la France en 91 et d’affronter une nouvelle expérience, une autre aventure sous la houlette « Alloua le blanc ». »Cette personne à qui je rends un très grand hommage, m’a beaucoup aidé », soutient-il.Membre puis président de l’Association bérbero-suédoise svensk-berberiska fôreningen, Islassen a trouvé une autre tribune d’expression. Son objectif est de faire connaître notre culture et réunir la communauté kabyle à Stockholm. Il se fait traduire ses textes du berbère au suédois et participe, à plusieurs activités pour promouvoir sa culture. Cette Association est très connue dans les milieux suédois, et son président, dira Oumohand, est souvent invité à s’exprimer sur les chaînes de télévisions locales.Dagens Nyhefer (DN), un quotidien suédois à grand tirage leur a même consacré la “Une” du journal à l’occasion de la célébration du Printemps berbère. Pour l’artiste, l’aventure n’est qu’à ses débuts, mais son plus grand souhait c’est de rendre un vibrant hommage à Lounis.

M. Aït Frawsen

Partager